Les véhicules hybrides électriques, encore à leur début au Maroc, se targuent d'avoir une faible empreinte écologique par rapport aux véhicules thermiques, avec moins d'émissions de gaz à effet de serre, un atout susceptible de soutenir les efforts du Royaume en matière de protection de l'environnement.
Malgré une demande locale en deçà des niveaux enregistrés ailleurs, l'hybride figure dans les catalogues des concessionnaires de plusieurs marques automobiles, pour qui une demande émanant des professionnels pourrait booster les ventes dans ce segment.
Cette transition écologique dans le secteur du transport urbain est déjà amorcée dans plusieurs pays, avec à la clé des incitations fiscales et des subventions écologiques pour encourager les professionnels à rouler écolo.
Au Maroc, les propriétaires des véhicules électriques et hybrides, bénéficiant déjà d'une exonération de la vignette, témoignent graduellement de l'éclosion d'un écosystème favorable à la mobilité durable qui a vu, récemment, le lancement de la première Borne de recharge intelligente de voitures électriques conçue, développée et fabriquée au niveau national.
Contacté par la MAP, Hicham Amadi, Directeur général de Heetch Maroc, une entreprise de VTC (Voiture de transport avec chauffeur), a vanté les bienfaits des voitures électriques qui "ne rejettent pas de polluants dans l'atmosphère quand elles roulent, avec l'absence de particules fines".
Le passage au véhicule électrique présente un bénéfice immédiat pour la qualité de l'air dans les villes et à proximité des routes, a-t-il indiqué, ajoutant que les véhicules électriques n'émettent pas non plus de CO2 lors de l'utilisation, d'autant plus que l'électricité utilisée est peu carbonée.
L'hybride peut contribuer également à réduire la pollution sonore dont pâtissent nos villes. "Quand elle démarre et roule, la voiture électrique est quasi silencieuse. Un véritable atout pour la quiétude des villes", a fait valoir M. Amadi.
Pour un ancrage effectif de ce mode de mobilité à l'échelle nationale, le DG de Heetch Maroc a préconisé l'intégration des chaînes de valeurs de l'électrique, à savoir la production des bornes de recharge, l'entretien de ces véhicules ou encore la production des batteries.
Les start-up technologiques sont privilégiées pour explorer ces métiers et développer une expertise en la matière, a-t-il relevé, notant que "cette première brique essentielle, nécessite des financements et du support de la part du secteur public, avant de pouvoir voir des voitures électriques en masse chez nous".
Mobilité durable: le secteur public donne l'exemple
Développer l'exemplarité des acteurs publics en matière de mobilité fait partie intégrante de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD), laquelle est censée être un vecteur d'une économie verte et inclusive à l'horizon 2030.
Disposant d'une vaste flotte de voitures de service, le secteur public envisage un recours plus large aux véhicules électriques et le remplacement de ceux plus anciens par d'autres propres respectant au moins la norme de 120g de CO2/km.
Plusieurs établissements ont déjà joint l'acte à la parole, à l'instar de Barid Al-Maghrib qui a signé avec le groupe PSA un accord pour l'acquisition de 225 voitures électriques à destination de son réseau de distribution de courrier colis à l'échelle nationale.
Acteur majeur de l'écosystème, l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) se penche, pour sa part, sur une étude pour l'élaboration et la mise en œuvre d'un plan directeur national pour la mobilité électrique au Maroc.
Particuliers ou professionnels, la transition vers une mobilité durable s'avère une condition sine qua non afin de juguler les effets néfastes des gaz à effet de serre sur l'environnement.
Si le Maroc fait montre d'une politique volontariste pour soutenir la mobilité durable, il n'en demeure pas moins que l'écosystème y afférent a encore du chemin à parcourir pour impulser le déclic nécessaire.