S'il répète à l'envi que sa position officielle sur la question du Sahara marocain demeure "claire" et "inchangée" avec un "soutien total" aux efforts des Nations unies pour faire avancer "une négociation qui permette une solution politique, négociée, juste et durable conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU”, le gouvernement espagnol a adopté une attitude contradictoire qui dénote d'une hostilité flagrante à l'égard du Maroc et de sa cause nationale en accueillant en catimini et avec la complicité de l'Algérie, le chef des séparatistes Brahim Ghali.
Il s'agit d'un acte provocateur de la part du gouvernement espagnol qui a jeté un pavé dans la mare, provoquant la confusion et l'incompréhension au delà des frontières des deux pays.
Cette attitude déplorable est surprenante à bien des égards, d'autant plus que Madrid se retrouve à protéger un criminel notoire, poursuivi en justice pour génocide, viols, terrorisme, crimes de guerre et graves violations des droits de l'Homme.
L'accueil en catimini du chef des séparatistes du polisario, qui constitue une grave violation du droit international et des principes universels de justice, interroge sur l'obstination de l'Espagne à porter préjudice à ses liens avec le Maroc, un partenaire stratégique et fiable.
Cet acte déloyal, qui a suscité stupéfaction et indignation au Maroc, est venu ébranler la confiance qui prévalait dans les relations entre Rabat et Madrid et mettre à mal un partenariat stratégique, basé sur les intérêts mutuels et l'esprit de bon voisinage.
Il a également mis à nu l'hypocrisie de l'exécutif espagnol et sa duplicité déconcertante s'agissant de sa position vis-à-vis de la question de l'intégrité territoriale du Royaume.
La bourde diplomatique de l'admission du criminel de guerre, le dénommé Brahim Ghali, a été en effet précédée par des erreurs gravissimes de la présidence du gouvernement.
Soucieux de préserver sa fragile coalition gouvernementale de l’implosion, le socialiste Pedro Sanchez a préféré fermer les yeux à maintes reprises sur les dérapages de l’ancien vice-président de l’exécutif Pablo Iglesias connu pour son soutien aux séparatistes du polisario et aux adversaires de l'intégrité territoriale du Royaume.
Le chef du gouvernement espagnol n'a pas daigné recadrer Pedro Iglesias malgré ses positions hostiles au Maroc, laissant les tensions entre Rabat et Madrid couver, avant que l'affaire du dénommé Brahim Ghali ne vienne jeter de l'huile sur le feu.
Cette dernière manœuvre désolante donne certes une image peu reluisante de l'Espagne mais elle montre surtout combien ce pays a sombré dans la déraison et l'absurdité en sacrifiant une relation d'excellence avec un partenaire stratégique comme le Maroc pour protéger un tortionnaire poursuivi pour des crimes odieux.
Autre manifestation de la dualité des discours et des positions, Madrid a été peu enthousiaste, voire embarrassée face à la dynamique qu'a suscitée la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Par la voix de sa ministre des affaires étrangères, elle a fait savoir à maintes reprises que cette reconnaissance américaine ne changera en rien la position du pays ibérique qui n'arrive toujours pas à se débarrasser des complexes de son passé colonial.