En ignorant les appels du Maroc à présenter les explications valables et les motivations réelles de cet acte hostile inédit dans l’histoire des relations bilatérales, l’Espagne a préféré sacrifier, sur l’autel des calculs électoralistes, un partenariat qui était construit dans la confiance et la transparence de la part du Royaume.
Le gouvernement de coalition, formé par le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et Unidas Podemos, un parti de l’extrême gauche, a opté pour un choix suicidaire. Au lieu de préserver ses relations avec le Maroc dans l’intérêt bien compris des deux rives de la Méditerranée, l’exécutif ibérique, déjà fragilisé par les divisions internes, s’est fait complice d’une manœuvre contre le Maroc pour redorer son blason auprès de ses fiefs électoraux, dans un contexte hautement inflammable de crise économique sans précédent.
Il s’agit ni plus ni moins d’une tentative désespérée d’instrumentalisation des relations avec le Maroc et de sa cause sacrée visant à gagner la sympathie perdue des électeurs et à contrecarrer l’avancée fulgurante de la droite, qui a remporté une victoire historique lors du scrutin régional à Madrid tenu le 4 mai.
De l’avis de plusieurs observateurs, le fait de conclure un deal en cachette avec les ennemis du Maroc pour nuire aux intérêts d’un pays souverain, qui plus est, constitue un acteur majeur dans la coopération et le voisinage avec l’UE, a été une erreur stratégique fatale.
Le Maroc n’acceptera jamais d’être une carte électoraliste brandie à chaque fois que la classe politique espagnole essuie un échec. Le Maroc ne payera pas non plus la facture des mauvais choix de politique extérieure de l’Espagne. Il n’est pas non plus un déversoir des frustrations d’une classe politique en perte de repères et qui tente de semer la haine et la division en le diabolisant par des discours radicalisés.
L’affaire du dénommé Brahim Ghali, caché dans un hôpital sous l’identité d’un citoyen algérien est le témoignage criard de la vraie relation qu’entretenait l’Espagne avec le Maroc. Aujourd’hui la confiance est rompue et la coopération est mise à plat.
Quant à la question migratoire que l’Espagne instrumentalise à tout va dans cette crise, en adoptant une posture victimaire pathétique, elle doit être regardée sous un angle global de responsabilité partagée avec l’ensemble des pays membres de l’Union européenne. Le Maroc n’est pas le gendarme de l’Europe.