En effet, la nouvelle doctrine que prône la Commission implique de nouveaux principes d’action pour l’ensemble des parties prenantes, garants de la mise en œuvre effective et systématique de la doctrine proposée et garants d’un cheminement collectif vers les objectifs de développement, indique la CSMD dans son rapport général sur le Nouveau modèle de développement (NMD), dont la cérémonie de présentation a été présidée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mardi au Palais Royal de Fès.
Pour le premier principe "Approche résultats et Impact Citoyen", la CSMD relève que l’impact concret sur la vie du citoyen et l’obligation de résultats doivent devenir les critères premiers de pertinence des stratégies, des politiques publiques et des projets de développement pour tous les acteurs (centralité du citoyen), et de responsabilisation des acteurs.
Cela passe, poursuit la Commission, par la définition claire d’une vision partagée et d’objectifs communs, la conception de solutions étayées par des analyses et études rigoureuses, basées sur des données fiables et à jour, consolidées par de l’expérimentation, et s’appuyant à l’amont sur la consultation des citoyens.
S'agissant du 2ème principe, "Approche systémique et partenariale", il invite à une approche systémique et partenariale, qui intègre la complexité et l’interdépendance croissante des problématiques et décloisonne les silos pour laisser émerger tous les potentiels par la co-construction.
Cette approche systémique implique nécessairement l’acceptation d’un nouveau mode de gouvernance mettant en place les conditions de la transversalité et de la coordination (partage d’information, des instances de mise en œuvre multipartites, etc.).
Le troisième principe "Renforcement des capacités", condition sine qua non à la réalisation de tous les autres, est d’œuvrer au développement et au renforcement des capacités propres et organisationnelles de tous les acteurs, y compris l’Etat : tout en élargissant l’espace de participation de tous les acteurs.
"Il sera nécessaire de s’assurer que ces acteurs disposent des compétences humaines et des capacités techniques et financières pour renforcer leur participation", insiste la CSMD.
Le quatrième principe "Subsidiarité des territoires" est de renforcer la subsidiarité, notamment dans les territoires, souligne la Commission, notant que la réduction des disparités spatiales, la pertinence des politiques publiques, ainsi que le souci de durabilité et de résilience, supposent des politiques au plus proche du citoyen et du territoire.
Pour y parvenir, il s’agit de maximiser les marges de décision et d’action au niveau le plus pertinent pour permettre une action agile et efficace, indique la CSMD, précisant que le NMD propose que la conception des politiques publiques soit portée en priorité par les territoires, pour favoriser l’émergence de solutions au niveau local, innovantes, en cohérence avec la vision de développement et les grandes lignes retenues au niveau national.
Le cinquième principe "Soutenabilité et efficience" est l’intégration systématique dans l’action des acteurs de la soutenabilité des ressources et l’efficience des choix de développement.
"Les contraintes de plus en plus fortes sur les ressources imposent d’intégrer dans l’action les exigences de durabilité environnementale et de soutenabilité financière, à travers un usage raisonné de ces ressources ainsi que leur valorisation et préservation pour les générations actuelles et futures", souligne le rapport.
Cela concerne autant les ressources naturelles que les ressources financières et passe par des décisions sobres et efficientes en termes d’usage des ressources, basé sur une analyse systématique des coûts et bénéfices, précise la CSMD.