"Cette tendance doit être surveillée attentivement car elle pénètre profondément les populations locales et exploite les frontières poreuses pour se déplacer librement et recruter des combattants", a souligné M. Bourita à l’ouverture, lundi à Rome, des travaux de la réunion ministérielle de la coalition mondiale contre Daech.
Il a précisé qu’en moins de six ans, les attaques terroristes en Afrique sont passées de 381 (2015) à 7 108 (2020) avec une multiplication par neuf du nombre de victimes, passant de 1 394 morts à 12 519.
"Un quart de la violence terroriste dans le monde prend place en Afrique avec des groupes terroristes actifs dans la moitié des pays africains", a expliqué le ministre.
Mettant l’accent sur l’impératif de maintenir une pression maximale sur l'entité terroriste, M. Bourita s’est félicité du soutien de la Coalition aux pays de la région dans deux domaines clés, en l’occurrence la collecte et la protection des preuves du champ de bataille et la nécessaire sécurité globale des frontières.
"Nous restons prêts à soutenir ces efforts et à partager notre expérience, notamment en matière de sécurité et de gestion des frontières", a-t-il assuré.
Soulignant l’importance de consacrer autant d'efforts, sinon plus, à contrer le discours radical de Daech, qui alimente le recrutement à travers le monde, il a fait part de l’engagement du Maroc "à contribuer à cette entreprise avec son expérience singulière".
M. Bourita a également mis l’accent sur l'importance d'engager les partenaires africains dans la lutte contre le fléau du terrorisme, relevant que "les partenaires africains sont en effet les mieux placés pour connaître la menace dans leurs régions respectives et les capacités qui doivent être renforcées, afin d'assurer une défaite durable contre Daech".
La réunion ministérielle de la coalition mondiale contre Daech est organisée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de l'Italie, Luigi Di Maio, et par le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken.
Les participants discuteront des moyens de maintenir la pression sur les résidus de Daech en Irak et en Syrie et de contrer les réseaux de l'EI ailleurs, notamment en Afrique. Ils évalueront également les priorités pour les lignes d'effort de la Coalition liées à la stabilisation, aux combattants terroristes étrangers, au financement de la lutte contre Daech et aux efforts de contre-propagande.
La coalition mondiale contre Daech a été créée en 2014 avec l'objectif de venir à bout de ce groupe terroriste. Elle rassemble aujourd'hui 83 pays et organisations internationales.