Dans la question du Sahara, un conflit régional artificiel hérité de la guerre froide, nombreux pays se sont rendus à l’évidence que l’immobilisme ne sert à rien et ont opté pour le réalisme. Parmi eux, les États Unis d’Amérique qui ont reconnu la souveraineté marocaine sur son Sahara et consigné cet acte historique majeur dans un document officiel du Conseil de sécurité de l’ONU.
Beaucoup de pays hostiles à cette démarche pragmatique ont croisé les doigts pour que la nouvelle administration américaine sous la présidence de Joe Biden change d’avis. L’Algérie voisine a même déployé un lobbying massif pour torpiller l’élan américain mais ses espoirs ont été vite douchés. Quant à l’Allemagne et à l’Espagne, qui se sont rendus coupables d’une abjecte conspiration contre le Maroc, scrutent aujourd’hui le ciel pour voir quelle réaction va encore suivre après le gel des relations bilatérales.
En confirmant qu'il n’y a "aucun changement" dans la position américaine concernant la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, l’administration du président Biden, vient mettre un terme à toutes les spéculations et partant les fantasmes de tous ces fossoyeurs qui espéraient le contraire.
Cela demeure la position de l’administration Biden, a tranché jeudi dernier le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.
Pour l’universitaire Jean Marie Heydt, spécialiste des Affaires européennes, "la décision américaine, réitérée avec clarté par le porte-parole du Département d’État, réaffirme la position officielle des USA sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara", notant que «le discernement américain est plus élaboré que le jugement de certains opposants qui affirmaient que les décisions du nouveau Président n’étaient fondées que sur une opposition à son prédécesseur».
«C’est donc une décision sans appel ! N'est-ce pas le signe le plus fort qui, au-delà de toutes polémique ou tentatives de lobbying en tous genres, affirme que l’analyse politique doit prendre prioritairement en considération l’urgente nécessité de sortir de l'immobilisme, à la fois pour le bien-être des populations et leur destin, et ceci avant toutes autres considérations politiciennes ou économiques ?», s'est interrogé l'universitaire franco-suisse.
Il a souligné que «cette zone géographique mérite de pouvoir évoluer et prospérer; c’est pourquoi cet objectif et cette garantie ; seul le Maroc, grâce à la volonté de SM le Roi Mohammed VI, peut l’offrir à ce jour».
Pour le professeur Heydt, «désormais, l’Europe ne pourra plus rester silencieuse», notant que «quels que soient les intérêts particuliers de certains de ses membres, l’Union des vingt sept devra faire évoluer, bien plus clairement, son approche communautaire après cette vision américaine réaffirmée pour le devenir de cette région marocaine».
Par le devoir de l’histoire, la communauté des intérêts, mais aussi la réalité géographique, l’Europe est appelée à jouer un rôle plus dynamique en soutenant courageusement l’autonomie proposée par le Maroc comme seule solution au conflit artificiel autour du Sahara, dont elle connaît parfaitement les contours historiques et géopolitiques. Certains pays européens comme la France et plus timidement d’autres États du flanc Est arrivent à se départir de leur position confortable de spectateur passif en soutenant publiquement l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, mais l’Union européenne peine à le faire sous le poids de ses calculs à courte vue, maquillés par des torrents de discours creux sur des valeurs que personne ne respecte, un multilatéralisme érodé et l’individualisme ravageur.