"L’Espagne est appelée à regarder, à travers un realpolitik rationnel, avec d’autres lunettes le Royaume du Maroc et son repositionnement tous azimuts au sein de la région et de la sous-région", a-t-il déclaré à la MAP.
Le professeur universitaire a relevé que la crise avec l’Espagne a montré que les divergences sont loin d’être une simple mésentente diplomatique.
"Eu égard aux développements de cette crise, il est substantiellement lucide que le problème avec l’Espagne est structurel et que le changement de la ministre des affaires étrangères ne changera rien tant qu’il y a une perception espagnole inchangée envers le Maroc", a-t-il dit.
Le remaniement du gouvernement espagnol, bien qu’il montre la présence d’une incohérence notable dans la gestion des crises majeures, demeure une affaire politique interne à dimension extérieure, a-t-il poursuivi, notant que "ce ne sont pas les personnes qui façonnent la politique à Madrid mais des institutions humectées, malheureusement, par des antagonismes historiques avec le Royaume du Maroc".
Pa ailleurs, M. Roudani, spécialiste des relations internationales, a fait observer que le limogeage de la ministre espagnole des affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, suite au large remaniement ministériel opéré samedi, a été précipité par la gestion catastrophique de l’affaire "GhaliGate".
"Le remaniement ministériel en Espagne s'opère dans un contexte de crise politique interne, caractérisée par l'implication de la ministre des Affaires étrangères dans la gestion catastrophique de l'affaire +GhaliGate+, manifestée par l'accueil du chef des séparatistes du polisario avec une fausse identité et de faux documents", a-t-il souligné.
Il y a aussi les ramifications de cette affaire sur le plan bilatéral avec le Royaume du Maroc, un partenaire viable et fiable de l'UE, et la gestion catastrophique espagnole de ce dossier avec une tentative d'européaniser la situation, qui s'est soldée par un échec de Madrid, a relevé cet expert en stratégie et sécurité.
M. Roudani a tenu à affirmer que plusieurs personnalités politiques et sécuritaires espagnoles ont apostrophé le gouvernement de Sanchez sur l'amateurisme et le calcul chaotique de l'équation marocaine.