La commune de Fès, qui compte 91 membres, a en effet toujours été au centre du champ des compétitions partisanes entre des formations, qui aspiraient à une majorité confortable au sein du Conseil de la ville.
Sur les cinq partis qui formaient la majorité au Conseil communal sortant, trois ont décidé, à l’issue de ces élections, de s'allier pour former l’équipe qui dirigera la ville durant le prochain mandat. Treize partis au total se sont partagés les sièges du Conseil de la commune, parmi lesquels le Rassemblement National des Indépendant (RNI) qui est arrivé en tête avec 17 sièges.
Le fait le plus marquant dans le paysage politique local reste le recul retentissant du Parti de la justice et du Développement (PJD) qui disposait au sein de l’équipe sortante d’une majorité confortable. Lors de cette dernière échéance, il a chuté au cinquième rang, avec 10 sièges. Une contreperformance qui a touché tous les niveaux de l’administration territoriale, auxquels les candidats du parti de la lampe se sont présentés.
Pour l’acteur associatif et observateur de la chose politique locale, Mohamed Eddich, les élections communales ont apporté un changement qui suscite de ''nouveaux espoirs'' dans la gestion du Conseil de la commune de Fès et de ses six arrondissements (Agdal, Saiss, Zouagha, Fès-Medina, Jnane Al Ward, Marinyine).
M. Eddich a fait remarquer que nombre de personnalités politiques n’ont pas réussi à se faire élire, tandis que d'’autres sont revenues au-devant de la scène sous de nouvelles couleurs politiques.
Sur le plan de la participation politique des femmes, le militant associatif a noté que les résultats enregistrés laissent présager une ''marche soutenue vers la parité'', déplorant toutefois ''la sous-représentation des jeunes, dont les noms ne figuraient hélas que dans les dernières cases des listes présentées par les partis''.
Il a, par ailleurs, émis des craintes à propos d’un potentiel ‘’blocage’’ dans la gestion des conseils des arrondissements, tant qu’aucun parti n’a réussi à remporter une majorité suffisante.
Le professeur à l’université Sidi Mohammed ben Abdellah (USMBA) de Fès, Abderazak El Hiri, a souligné qu’une bonne lecture de la carte politique à Fès et dans toute la région Fès-Meknès doit se baser sur un examen détaillé des résultats réalisés par chaque formation politique aux élections des chambres professionnelles (6 août) et des élections législatives, communales et régionales.
‘’De manière globale, les transformations dans l’échiquier politique régional ne peuvent être dissociées de celles survenues sur la carte politique nationale, marquée par les performances du RNI, du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et du Parti de l’Istiqlal (PI)’’, a-t-il estimé.
Les résultats des élections législatives devront être confortés au niveau de la présidence des conseils régionaux élus, a-t-il ajouté, notant que les nouvelles équipes se doivent d’oeuvrer pour accélérer la mise en œuvre des projets du Plan de Développement Régional.