Le journaliste marocain, qui était l'invité lundi de l'émission "Mawdoo Alyoum" (Question du Jour) sur la chaîne "Medi1 TV", a fait remarquer que "les séparatistes du polisario trouvaient une résonance dans les médias et certains milieux associatifs et des droits de l'homme espagnols qui ont érigé cette question en carte de pression et de chantage à faire perdurer pour l'instrumentaliser dans tous les débats".
M. Tossa a relevé que la nouvelle position de Madrid balisera la voie devant les pays de l'Union européenne vers une position commune reconnaissant la marocanité du Sahara, soulignant que la question du Sahara "a été tranchée au niveau américain, au sein de la Ligue des États arabes et elle le sera bientôt à l'échelle européenne".
Il a noté que certaines positions européennes ont toujours été "un peu opaques car évitant de se situer en porte-à-faux avec la réserve espagnole, mais maintenant que Madrid a clairement signifié qu'il n'y a de solution à cette crise que sous la souveraineté marocaine, cela pourrait donner le feu vert aux autres capitales européennes pour afficher une position forte, ce qui constituera également un moyen de pression sur l'ensemble des acteurs régionaux".
"Au niveau africain, un groupe de pays cherchent à extirper l'entité fantoche de l'Union africaine", a-t-il par ailleurs fait observer, louant le travail accompli par la diplomatie marocaine sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, "laquelle diplomatie a mobilisé tous les moyens pour convaincre ces cercles de la marocanité du Sahara et du droit du Maroc de défendre son intégrité territoriale".
L'expert a ensuite souligné l'importance de la nouvelle position de l'Espagne, au vu de son statut d'ancienne puissance coloniale qui l'habilite, par ricochet, à jouer un rôle important dans cette crise au niveau régional, notant que "la reconnaissance espagnole de la marocanité du Sahara changera significativement l'équilibre des forces au niveau régional et placera la région dans une nouvelle ère, une nouvelle histoire qui mettra fin à ce conflit d'une manière ou d'une autre".
M. Tossa a estimé que le réalisme politique confirme que la balance des intérêts économiques, politiques et stratégiques est en faveur du Maroc et non pas une autre partie", compte tenu des "pressions géopolitiques que nous vivons actuellement et au vu de l'isolement des séparatistes du polisario, dont le nombre diminue de jour en jour", soulignant que la diplomatie espagnole s'est rendue à l'évidence que ses intérêts rendent nécessaire "l'établissement de relations stratégiques historiques avec le voisin marocain qui fait office de porte d'entrée africaine de l'Espagne, au même titre que l'Espagne constitue la porte d'accès européenne du Maroc".
Et d'ajouter que l'Espagne, les États-Unis d'Amérique et l'Union européenne ont désormais la conviction que le rêve séparatiste, "auquel l'Algérie est seule à croire en Afrique du Nord", est un élément d'instabilité, de zizanie et de guerre, estimant que les pressions vont s'accentuer sur le régime algérien pour regagner la table des négociations "afin de trouver une solution à cette crise, devenue un cauchemar sécuritaire dans la région".