"Dans notre réflexion, il importe de se pencher sur les freins et les contraintes qui font que la pratique du rugby, notamment le rugby féminin, demeure assez limitée comparativement à d’autres activités sportives, et de réfléchir sur les leviers et les actions à mettre en place, afin de donner un élan soutenu à ce sport, et d’encourager sa pratique par les filles", a affirmé M. Belqasmi à l’ouverture du symposium national sur l’avenir du rugby au Maroc, organisé à l’initiative de Rugby Maroc think-tank (RMTT).
A cet effet, la sensibilisation et la communication semblent être un levier incontournable, en vue d’inciter à la pratique du rugby, et d’agir sur l’imaginaire collectif qui perçoit ce sport comme essentiellement masculin, a relevé M. Belqasmi, également président de la Fédération africaine du sport scolaire et vice-président de la Fédération internationale du sport scolaire.
Les partenaires agissant dans le monde du sport ont un rôle important à jouer dans ce domaine, a-t-il souligné, évoquant quelques éléments afin de nourrir la réflexion sur les pistes susceptibles d’aider à la massification de la pratique du rugby au Maroc, et à sa démocratisation chez les filles.
Dans ce sens, il a suggéré de dresser un état des lieux chiffré de la pratique du rugby au Maroc, pour en tirer les pistes d’amélioration en termes d’offre et de demande, d’identifier les freins liés au développement du rugby au Maroc, et à la pratique féminine de cette discipline, en vue de dégager les leviers à actionner et les actions à mettre en place pour surmonter ces obstacles et de définir un objectif chiffré, en terme de nombre de pratiquants du rugby, qui sera mobilisateur pour l’ensemble des acteurs et des partenaires, dans un horizon temporel identifié.
Il s’agit également d’identifier les actions à mener en vue de consolider et de renforcer le rôle majeur du sport scolaire comme vivier du sport national du rugby, ainsi que les moyens humains, matériels, techniques et réglementaires à mobiliser, et les possibilités d’une mutualisation optimale des installations et des équipements sportifs existants, comme levier de la promotion du rugby au Maroc, en plus de mobiliser l’ensemble des acteurs et des partenaires (associations sportives, acteurs du monde sportif, fédérations sportives, parents, médias, ... ), pour faire du développement du rugby un objectif commun, a-t-il précisé.
Par ailleurs, le développement de la pratique du rugby nécessite également des infrastructures sportives appropriées, poursuit le responsable, notant que le regroupement du sport scolaire et des sports au sein d’un même département ministériel, offre aujourd’hui de réelles opportunités de mutualisation des infrastructures et des équipements sportifs existants du sport scolaire et du sport national.
Cette fusion permettrait aussi de créer une plus forte synergie dans la mise en œuvre de toute action visant à promouvoir et à développer la pratique des différents sports, et en l’occurrence le rugby, a-t-il insisté.
De toute évidence, l’école constitue une véritable pépinière pour le sport national. Partant de cela, le Ministère de l’Education Nationale, du Préscolaire et des Sports, en collaboration avec la Fédération Royale Marocaine du Sport Scolaire et les autres fédérations et associations sportives, veille à mettre en place, au titre de chaque année scolaire, un programme national de compétitions sportives scolaires, a souligné M. Belqasmi.
Ce programme se veut riche et diversifié, en élargissant le spectre d’activités sportives exercées au sein des établissements scolaires, conformément aux principes d’équité territoriale, d’éducation inclusive, et d’égalité entre les sexes, a-t-il précisé.
Au programme du sport scolaire, figure le rugby, dont les compétitions finales ont été organisées en partenariat avec la Fédération Royale Marocaine de Rugby, au début de juin courant, sous le slogan « le sport scolaire au service des élèves filles et garçons », et qui ont connu la participation de 316 élèves masculins et féminins, représentant 27 équipes, a-t-il rappelé.
“Notre ambition est d’augmenter davantage le nombre d’élèves pratiquants tenant compte des objectifs visant la promotion de cette discipline au Maroc”, a-t-il encore affirmé.
Concernant le Symposium, M. Belqasmi s’est félicité des thématiques des panels pertinemment choisis, affirmant que les questions à débattre dessinent véritablement les contours d’une stratégie en matière du développement du rugby.
“Je tiens aussi à saluer l’ensemble des participants, qui ont démontrés par leur présence, leur engagement en faveur de la promotion de cette discipline sportive, considérée comme un sport plutôt masculin, et qui nécessite davantage d’efforts afin d’élargir sa pratique, à l’image d’autres sports pratiqués par le grand public”, a-t-il déclaré.
“Le symposium constitue une occasion cruciale pour engager une réflexion approfondie sur ce sujet, et faire émerger, à travers le partage d’expériences et moyennant la force de proposition des experts et des acteurs du monde sportif ici présents, des idées nouvelles et des propositions concrètes pour le développement du rugby au Maroc”, a-t-il ajouté.
Ce conclave, qui vise à trouver des solutions durables à la crise que traverse le rugby au Maroc, servira de tribune pour débattre des possibilités de développement de la balle ovale nationale, des modalités de son organisation et sa projection dans l’avenir.
Il aspire, selon les organisateurs, à "refuser les calculs étroits, l’antagonisation des acteurs ou les polémiques stériles. Il s’agit, en effet, de mettre le rugby et son avenir au centre des réflexions".
Les thématiques à aborder lors de ce symposium, marqué par la participation d'un parterre d'anciens joueurs, dirigeants et amoureux du rugby, sont liées aux perspectives du rugby à XV, le rugby féminin, le rugby à VII, le rugby scolaire, le rugby universitaire et le cadre juridique pour la pratique de ce sport.
Il s’agit de dégager des axes d’avenir par la réflexion, la force de proposition et la création d’une dynamique de changement et de réformes. L’objectif étant l’éclosion d’un groupe de réflexion légitime, inclusif et ouvert sur toutes les régions.