Lors de ce panel, placé sous le signe "Gouvernements régionaux et environnement institutionnel", ces responsables ont mis l'accent sur la nécessité de renforcer le leadership régional au service de la paix, de la sécurité et de la gouvernance démocratique.
Ainsi, le gouverneur du Comté de Kisumu et vice-président de l’organisation Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) Afrique pour l'Afrique de l’Est, Peter Anyang' Nyong’o, a indiqué que la régionalisation "porte la promesse d'un Kenya prospère et équitable en approfondissant la démocratie locale, en favorisant l'inclusion et en améliorant la prestation de services responsables".
La régionalisation permet, dans ce sens, aux gouvernements des comtés de concevoir des politiques et des programmes capables de répondre adéquatement à leurs défis uniques, faisant de la vision constitutionnelle une réalité, a souligné M. Nyong’o.
Grâce à cette politique, les gouvernements des comtés ont fait des progrès dans la résolution des problèmes sociaux et économiques qui étaient auparavant négligés par le gouvernement central, a-t-il signalé, se félicitant de voir chaque comté relever ses propres défis par le biais d’un leadership participatif.
De son côté, le directeur général des Collectivités territoriales du Mali, Abdrhamane Cissé, a fait savoir que l’approche de la régionalisation dans son pays vise à renforcer le leadership des régions afin d'accroître leur performance dans le renforcement de la paix, de la sécurité, de la gouvernance démocratique et du développement durable.
Cette approche permet, selon M. Cissé, une gouvernance qui donne confiance à la population, à travers un partenariat renforcé entre l’État et les collectivités territoriales, basé sur des principes primordiaux, à savoir l’indivisibilité du territoire national, la reconnaissance de la nature unitaire de l’État, la solidarité entre l’État et les régions, et la subsidiarité.
Au Mali, ce processus de régionalisation s’est soldé notamment par la création de neuf nouvelles régions en plus des dix existantes, la réalisation d'une centaine de projets d’urgence, l’aménagement d’espaces agropastoraux pour la promotion du développement économique et l'employabilité des femmes et des jeunes, a-t-il fait observer.
Pour sa part, le président du Conseil de la région de Casablanca-Settat, Abdellatif Mazouz, a soutenu que l’objectif de la régionalisation est de "confirmer la vocation de la région en tant que territoire et acteur majeur d'un développement concerté, inclusif et durable sur les plans économique et humain".
"La Région devient ainsi le lieu privilégié de déploiement et de convergence des politiques publiques, notamment des stratégies sectorielles, définies par l’État", a ajouté M. Mazouz.
Évoquant l’expérience du Maroc en la matière, le responsable a affirmé qu’elle "commence à donner d’excellents résultats en termes d'accélération du développement des territoires".
"C'est particulièrement le cas des régions du Sud du Royaume après le déploiement d'un véritable modèle de développement dédié à ces régions et géré par leurs instances territoriales", s’est-il réjoui.
S’agissant des défis à relever, M. Mazouz a souligné que "chaque pays doit vivre sa propre expérience et l'adapter à ses spécificités. Mais, entre nous, Africains, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. C'est l’objectif fondamental de notre Forum".
Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, du 8 au 10 septembre, autour du thème "La contribution des collectivités régionales au développement durable et à la dynamique d'intégration de l’Afrique", le FORAF a pour vocation de contribuer à l'émergence d'une Afrique structurellement réformée, socialement solidaire, économiquement forte, culturellement rayonnante, environnementalement saine, et mondialement respectée.
Le FORAF se veut également une plateforme permanente au sein de l’organisation CGLU Afrique pour la défense de la contribution des gouvernements régionaux au développement et à l'intégration de l'Afrique, et au renforcement de leur capacité à remplir effectivement leurs mandats avec compétence au service des populations.