M. Jackson, qui intervenait lors d'un panel tenu dans le cadre du forum des régions d'Afrique (FORAF) sous le thème "Gouvernements régionaux et défis des ressources humaines et financières", a relevé que la décentralisation financière correspond avant tout au transfert de ressources mais aussi des charges de l'État aux entités locales et à la gestion autonome de leur budget.
Quand il s'agit de financement, a-t-il souligné, il faut s'assurer que le développement local, qu'il soit organisé ou fondé par l'État local, par la municipalité ou par la région en tant que telle, devrait prendre place dans un environnement "holistique" et "positif".
Le responsable onusien a, par ailleurs, expliqué qu'en cas de décentralisation, les collectivités locales doivent faire face à un triple défi: assurer le fonctionnement de la collectivité en termes politique et organisationnel, gérer les relations avec les partenaires (partenaires locaux, Etat, partenaires extérieurs) et optimiser la gestion de leurs ressources.
Lui emboitant le pas, le directeur exécutif de l'observatoire de la province sud-africaine du Gauteng, Rashid Seedat, a affirmé que les dispositifs d’appui aux collectivités par l’aide extérieure dépendent de la réglementation de chaque pays, notant dans ce sens que selon les cas, l'État intervient ou non dans la redistribution des fonds alloués par les bailleurs.
Revenant sur l'expérience Sud-africaine, M. Seedat a fait observer que la décentralisation a permis de constituer une sorte de découpage administratif en vue d’une meilleure efficacité en matière de développement local, en plus de rapprocher les pouvoirs publics des populations et faciliter par ricochet, leur participation aux processus de décision.
Il a, dans le même contexte, relevé qu'en moyenne, les municipalités sud-africaines financent leurs dépenses à hauteur de 90% à travers des ressources qu’elles mobilisent elles-mêmes, tout en précisant que les transferts de l’État ne constituent que 10% de leur budget.
M. Seedat a, par ailleurs, souligné que la part très élevée du financement extérieur des collectivités locales peut entraîner ces dernières à ne pas développer leurs ressources propres, ce qui risque de les maintenir dans une forme de dépendance à très long terme.
Organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI par l'Association des Régions du Maroc (ARM), en collaboration avec CGLU Afrique et le Conseil régional de l'Oriental (CRO) et le soutien du ministère de l'Intérieur (Direction Générale des Collectivités Territoriales -DGCT-), cette première rencontre du FORAF a pour thème "La contribution des Collectivités Régionales au développement durable et à la dynamique d'intégration de l'Afrique".
Au cours de cet événement, il sera procédé à la tenue de l'Assemblée Générale constitutive du FORAF en tant qu'organe de gouvernance au sein de CGLU Afrique, qui permettra aux régions membres d’œuvrer ensemble au développement et à l'intégration de l'Afrique.