Cette divergence des vues et des jugements autour des dispositions contenues dans ce projet a fait surface lors de sa discussion d'une réunion de la Commission des finances et du développement économique tenue jeudi en présence de la ministre de l'économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui et du ministre délégué chargé du budget, Faouzi Lakjaâ.
Ainsi, le groupe du Rassemblement National des Indépendants (RNI) s'est félicité des dispositions que prévoit ce projet en discussion notamment sur le registre de la consolidation des fondements de l’État social à travers la mobilisation de crédits sans précédent destinés à couvrir les frais d'adhésion des populations précarisées et pauvres à l'assurance maladie obligatoire et aussi à soutenir les produits alimentaires de base.
Le groupe a aussi salué la volonté du gouvernement à promouvoir l'investissement national et international et à le valoriser à travers la révision en hausse des parts de l'investissement public dans le budget de l’État et l'amélioration du climat d'affaires à l'appui d'une réforme du système d'octroi des marchés et un accès plus aisé au foncier, outre l'activation de la charte de la déconcentration administrative et du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, surtout dans le domaine des infrastructures de base.
Le groupe a, en revanche, appelé le gouvernement à promouvoir davantage la transparence sur le plan de la politique monétaire de l’État, surtout sur le registre de l'augmentation du taux d'intérêt, l'incitant également à œuvrer sans relâche en faveur de la convergence entre la politique monétaire et les politiques publiques.
De même, le groupe Authenticité et Modernité (PAM) considère que ce projet de loi de finances est en phase avec la vision réformiste du parti comme en témoignent les priorités et objectifs fixés ainsi que les moyens d'action novateurs prévus dans le texte, estimant que ce projet a été élaboré sur la base d'hypothèses pragmatiques et audacieuses destinées à jeter les bases d'un État social, à travers le chantier de généralisation de la couverture sociale, la réduction des disparités territoriales, la lutte contre la pauvreté et la précarité ou encore la recherche de solutions structurelles face à la sécheresse et au stress hydrique.
Des hypothèses, certes ambitieuses, mais qui restent néanmoins prudentes en considération des aléas liés à l'année agricole et le taux de change du dollar et autre chiffrages sur la base desquels ce projet de loi de finances a été conçu, relève cependant le groupe avant de souligner que les orientations contenues dans ce projet exigent le recours à des solutions novatrices. D'où, tout l'objet des nouvelles mesures fiscales et d'un régime fiscal incitatif prévus dans ce projet, note le groupe, incitant l'ensemble des intervenants à contribuer à la matérialisation des dispositions ambitieuses contenues dans le projet.
Le groupe a, par ailleurs, incité le gouvernement à accorder un intérêt particulier à d'autres secteurs importants à travers notamment des politiques efficientes et adaptées aux jeunes et aux femmes, la préservation de la diversité culturelle et de l'identité du Royaume ou encore le renforcement du leadership diplomatique face aux défis posés.
Du côté de l'opposition, le groupe socialiste juge que ''la gestion de la chose publique ne repose pas seulement sur un arsenal juridique mais exige aussi de l'audace et des mesures concrètes dont l'effet doit être ressenti directement par le citoyen'', plaidant pour une nouvelle dynamique en faveur du développement durable.
Après avoir salué l'engagement du gouvernement dans le chantier de généralisation de la couverture sociale et la promotion d'une société de dignité, de justice et de développement, le groupe a appelé le gouvernement à promouvoir une couverture sociale dans son sens le plus large de manière à englober les secteurs de l'éducation, la santé, le logement et l'emploi. Le groupe socialiste a aussi insisté sur la nécessité de ''rompre avec la logique du soutien saisonnier pour, au lieu et place, instaurer un système de protection sociale globale''.
De son côté, le groupe du Mouvement Populaire a minimisé l'impact des chiffrages concernant l'augmentation du revenu annuel, brocardant les mesures fiscales prévues dans le projet de loi des finances, surtout celles concernant les professions libérales tout en estimant qu'au final, c'est le citoyen qui supportera le fardeau de la hausse des taxes.
Le groupe parlementaire a aussi déploré ''l'absence totale d'une vision régionale dans la politique gouvernementale après une année de gestion''.