Cela laisse entrevoir un régime “de plus en plus concentré et autoritaire”, loin de sa promesse de rénover les institutions, souligne le journal, dans un billet publié sur son site Internet.
“On peut déjà acter qu’à la fin du second mandat d’Emmanuel Macron, élu en 2017 sur une promesse de renouvellement du personnel politique et de réenchantement de notre vie démocratique, la Ve République apparaîtra plus que jamais à bout de souffle”, soutient-on.
La démocratie sociale, déjà en “mauvais état”, a elle aussi régressé depuis 2017, estime la publication, pointant “l’aversion quelque peu populiste” du chef de l’État à l’égard des corps intermédiaires quels qu’ils soient. “On ne pensait pas que le locataire de l’Élysée ferait autant de dégâts”, renchérit l’auteur du billet.
Et de faire valoir que les différentes crises - sociales comme sanitaires - que la France a traversées ces dernières années ont donné à voir une verticalisation extrême du pouvoir et de “notables reculs” en matière de libertés publiques, avec le recours par l’exécutif à des dispositions d’exception qui lui ont été profitables et ont été, in fine, transposées dans le droit courant.
'’La doctrine de maintien de l’ordre a aussi, bien souvent, posé question. Quand ce ne fut pas tout bonnement la restriction du droit de manifester qu’en plusieurs circonstances des juridictions administratives ont dû défendre’’, observe-t-on, estimant qu’il s’agit d’un “cocktail explosif” auquel il faut ajouter la crise inflationniste, qui précarise encore un peu plus les plus pauvres et pèse aussi sur le pouvoir de vivre des classes moyennes.
“Le pays souffre, gronde et le pouvoir semble à côté de la plaque quand il ne fait pas concrètement la sourde oreille”, relève-t-on, observant que dans le dossier des retraites, il “travestit son jusqu’au-boutisme en ‘’courage’’ et ses passages en force en ‘’défense de la démocratie’’.
Et de poursuivre que ces épisodes sont de mauvais “coups portés” à la démocratie représentative française, estimant qu’au-delà même de la droitisation de sa proposition politique, cela “dessine non pas la bascule dans une ‘dictature’, cela va sans dire, mais l’instauration d’un régime de plus en plus concentré et autoritaire”.
Aux yeux de l’auteur, il s’agit d’une “pratique rabougrie” et d’’’une démocratie de faible intensité’’, une “cocotte-minute”.
‘’Quelques Conventions citoyennes aux conclusions plus ou moins respectées ou des Conseils nationaux de la refondation qui ne refondent pas grand-chose ne paraissent pas de nature à équilibrer le bilan. Emmanuel Macron n’en a clairement pas la volonté, quoi qu’il en coûte sur le plan démocratique’’, conclut-on.