Exposant les propositions de réforme de cette Loi organique des finances (LOF) lors d’une journée d’études commune entre le gouvernement et les deux Chambres du Parlement, M. Lekjaa a précisé que les amendements proposés visent à renforcer le rôle du Parlement dans le contrôle des finances publiques et la préservation des équilibres financiers.
Il s’agira également de permettre au parlement d’accompagner la dynamique actuelle des projets de réforme à travers l’élargissement du champ d'application des dispositions de la loi organique aux établissements publics, et le renforcement des principes et règles financiers, a-t-il ajouté.
Et de souligner que l’élaboration de cet amendement est guidée par une approche participative basée sur la coordination interne au niveau du ministère de l’Économie et des Finances, ainsi que sur l'ouverture sur les partenaires et les expériences internationales.
Les propositions de révision de cette loi incluent notamment l'élargissement du champ d'application de la loi organique N°130.13 relative à la Loi de Finances aux établissements publics exerçant une activité non commerciale, de façon à s’harmoniser avec les pratiques internationales en matière de contrôle parlementaire, a relevé M. Lekjaa.
Cet amendement s’impose aussi en vue de soumettre la gestion des budgets de ces établissements aux principes et règles émanant de la loi organique, particulièrement en matière de rationalisation des dépenses, de transparence, et d’efficacité des performances, ainsi que pour fournir au parlement les données relatives aux ressources et aux dépenses.
Figurent aussi, parmi les dispositions phares, l’introduction d’une exception relative à la règle d'or budgétaire. Il s'agit d'une exception à l'engagement à la règle émanant de l'article 20 de la loi organique des finances, et l’adoption de dispositions qui conditionnent l’activation de cette exception dans un contexte économique et/ou social exceptionnel.
La réforme de la loi organique repose également sur l’encadrement de la procédure d'examen et de vote du projet de loi de Finances rectificative (PLFR), en réduisant les délais d'examen et de vote de 15 à 5 jours, et lequel devra être accompagné d’une note de présentation précisant les raisons qui justifient le recours au PLFR, ainsi que les principales modifications introduites.
Elle prévoit également de consacrer la compétence exclusive des commissions des finances au Parlement pour étudier et voter le projet de loi de finances tel qu’il a été modifié, et pour fixer la nature des amendements déposés.
La réforme de la Loi Organique relative à la loi de Finances constitue un outil important pour renforcer le rôle de la loi de finances en tant qu'outil essentiel pour réaliser le développement et mettre en œuvre les politiques publiques, la mise à niveau de la qualité des services publics et renforcer la responsabilité des gestionnaires, ainsi que l’amélioration de l'équilibre financier et le renforcement de la transparence des finances publiques, a souligné le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, dans un discours prononcé lors de cette réunion.
M. Talbi Alami a expliqué que cette réunion d'étude intervient après l'achèvement de la mise en œuvre de l'ensemble des dispositions de la Loi organique N°130-13 relative à la loi de finances selon le calendrier prévisionnel, puisque les deux Chambres du Parlement ont jusqu'à présent approuvé 8 projets de loi de finances, 4 projets de loi de liquidation des lois de finances et un PLFR.
Il a estimé que ce cumul est suffisant pour évaluer la Loi Organique relative à la LF actuelle afin de surmonter certains des problèmes et permettre l'efficacité nécessaire à la LF.
De leur côté, les députés des deux Chambres du Parlement participant à cette réunion ont considéré que cette dernière constitue une opportunité pour approfondir le débat sur la réforme de la loi Organique relative à la LF, afin de renforcer l'efficacité de l'évaluation et de la gestion des politiques publiques, soulignant que ce texte réglementaire comprend des dispositions qui servent de soupape de sécurité pour l'économie nationale.
Ils ont en outre mis en évidence la nécessité d’inclure des mécanismes plus efficaces pour activer les budgets sensibles au genre, appelant à adopter des dispositions visant à représenter clairement ce principe selon des normes mesurables et à renforcer les capacités des femmes dans tous les domaines.
Les interventions des députés et conseillers ont par ailleurs porté sur la modification du délai proposé pour l'étude et le vote du PLF. Ils ont recommandé de maintenir le calendrier actuellement en vigueur au lieu de le réduire, notamment en ce qui concerne la discussion de la loi de liquidation.