De par leur connaissance des spécificités de leur territoire, les collectivités territoriales sont en première ligne pour agir face aux conséquences du changement climatique et mettre en place des mesures d’adaptation, ont relevé les intervenants lors de cette rencontre organisée au Pavillon Maroc par la Direction générale des collectivités territoriales.
Les collectivités territoriales disposent en effet des prérogatives nécessaires pour agir sur plusieurs volets, notamment la protection contre les inondations ou l’installation de systèmes d’alerte et de prévision de catastrophes naturelles, ont-ils fait observer, notant cependant que de nombreux défis persistent pour mobiliser pleinement le potentiel d’action des acteurs infranationaux en faveur de l’adaptation.
En outre, la Stratégie nationale de gestion des risques des catastrophes naturelles, qui prône la réduction de la vulnérabilité et le renforcement de la résilience des populations et des territoires contre les catastrophes pour garantir un développement durable, a été mise en avant à cette occasion.
La stratégie s’articule autour de trois principes directeurs, à savoir l’amélioration de la connaissance et l’évaluation des risques, la promotion de la prévention des risques en vue de renforcer la résilience et l’amélioration de la préparation aux catastrophes naturelles pour un relèvement rapide et une reconstruction efficace, ont-ils souligné.
Il s’agit d’une stratégie concertée, inclusive et participative, prônant la pratique culturelle, la responsabilité partagée et la mutualisation et l’optimisation des moyens engagés, ont-ils relevé, notant que la stratégie, fondée sur le concept du développement durable, entend faire de la prise en compte des risques un facteur clé du développement économique et social du Royaume.
Le dernier rapport du GIEC sur le changement climatique, paru en 2022, considère le Maroc comme un "hotspot climatique" où la rareté de l'eau, la désertification et l'érosion des rivages constituent des problèmes croissants.
L’adaptation au changement climatique reste ainsi une priorité absolue dans la planification du développement durable du Royaume, qui tente de transformer la crise en une opportunité grâce à l’intégration ciblée des mesures d’adaptation.
Le coût pour mettre en œuvre ces mesures nécessaires d’adaptation dans les secteurs les plus concernés au Maroc est estimé à près de 40 milliards USD, selon la Contribution déterminée au niveau national (CDN-2021).
A ce propos, la directrice de la Banque mondiale pour la région MENA, Mesky Brhane, a salué les grands efforts déployés par le Maroc pour lutter contre les effets des changements climatiques, et surtout la gestion des risques des catastrophes naturelles.
“Nous donnons le Maroc pour exemple en la matière pour toute la région MENA et tout le continent africain, particulièrement le rôle du Fonds national des catastrophes naturelles, qui a notamment permis de prévenir une population d’environ 500.000 personnes contre les risques d’inondations”, a-t-elle affirmé dans une déclaration à la MAP.
La Banque mondiale appuie le Maroc à travers un programme commun de gestion des risques des catastrophes naturelles, a-t-elle dit, ajoutant que l’institution veille dans ses financements à allouer 30 à 40 % d’investissements pour la gestion des risques des catastrophes naturelles
Pour sa part, le président la de la région Dakhla Oued Eddahab, Yenja El Khattat, a indiqué que les collectivités territoriales mobilisent toutes leurs ressources pour la gestion des catastrophes naturelles, en mettant en place à cet effet des plans stratégiques, en fonction des moyens de chaque région ou commune.
Selon lui, les collectivités territoriales travaillent selon une approche participative pour une gestion efficace des catastrophes et des crises, conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI.
Il a également insisté que la gestion des catastrophes doit se faire dans une démarche privilégiant la complémentarité, la convergence et la cohérence des mesures préventives et d’urgence.
Ce Side-event, organisé dans le cadre de la coopération reliant l’Association marocaine des présidents des Conseils communaux (AMPCC) et l’Organisation des villes arabes (OVA), a pour objectif de présenter le cadre national de la gestion des risques naturels au Maroc, ainsi que les outils d’accompagnement des collectivités territoriales en vue de s’impliquer dans la mise en œuvre des projets d’adaptation au changement climatique.
Un retour d’expériences des collectivités territoriales et des partenaires techniques et financiers a permis d’alimenter la discussion sur le potentiel d’action des acteurs infranationaux afin d’augmenter la résilience des territoires et participer aux efforts d’adaptation, en présence de présidents et représentants des Régions du Royaumes.
Le Maroc est présent en force aux travaux de la COP28 avec plus de 700 personnes et une trentaine d’institutions.