S’exprimant lors d’une session consacrée au tremblement de terre ayant frappé la région d'Al Haouz, le directeur de l'Institut national de géophysique, Nasser Jabour, a mis en lumière le bon déroulement de la phase de reconstruction post-séisme dans les régions touchées, conformément aux normes parasismiques en vigueur.
"L'effort actuel de reconstruction est accompagné par des études techniques complémentaires pour le choix judicieux des terrains de reconstruction et dans la prise en considération des risques d'inondation et d'instabilité de terrains", a souligné le sismologue marocain lors de cet atelier axé sur les catastrophes naturelles qui ont touché les pays arabes en 2023.
Et d’ajouter que l'amélioration des techniques et l'adoption collective des bonnes pratiques en matière de construction doit faire de la zone du Haut Atlas un modèle de développement durable et rendre à moyen et long terme tous les espaces territoriaux plus résilients vis-à-vis des risques naturels.
Revenant sur l’intensité du séisme d'Al Haouz, le responsable a expliqué que ce tremblement de terre n'a pas d'équivalent dans la sismicité historique du Maroc, aucune donnée ancienne n'indique une zone sinistrée de cette envergure.
Les effets de cette catastrophe étaient concentrés essentiellement sur le bâti à usage d'habitation, a noté M. Jabour, notant que les deux types de constructions traditionnel et moderne ont été impactés par ce choc majeur.
Toutefois, quelques exemples de structures résistantes ont été observées dans la zone sinistrée, tels que les grands ouvrages et les barrages qui ont bien résisté aux ébranlements sismiques, a-t-il affirmé, relevant que “le risque résiduel reste bien sûr les éboulements de roches sur les versants de ces montagnes du Haut Atlas”.
De son côté, le Colonel Guenoun Azzilarab, directeur des Secours, de la Planification, de la Coordination et des Etudes à la Direction générale de la protection civile, a mis en exergue la bonne gestion par le Maroc des effets du séisme, en mobilisant d’importants moyens humains et matériels pour venir en aide aux populations des zones touchées.
Et de souligner l'efficacité et la célérité des dispositifs d’intervention déployés par les autorités marocaines, portant entre autres sur le déploiement des soins immédiats, la fourniture de logements temporaires d’urgence et le lancement rapide des efforts de reconstruction.
Conformément à leur approche en matière de gestion des risques de catastrophes naturelles, les unités de la protection civile marocaine ont joué un rôle majeur dans les opérations de secours et de sauvetage ainsi que dans la prise en charge des blessés et des personnes sans logement, a fait remarquer M. Kanoun.
La stratégie de la Direction Générale de la Protection Civile dans ce sens porte notamment sur l’acquisition de matériel correspondant aux exigences des risques naturels auxquels fait face le Maroc et la rapidité d’intervention à travers le renforcement du réseau des centres des secours et d’appui logistique, outre l’organisation d'exercices de simulation et de sensibilisation, a conclu le responsable.
Cet atelier technique a été marqué par la participation de plusieurs experts arabes spécialisés dans les catastrophes naturelles et les risques sismiques et des représentants des instances arabes chargées de la prévention des risques naturels.
Plusieurs sessions ont été organisées dans le cadre de cet atelier portant sur des catastrophes naturelles ayant frappé le Maroc, la Libye et la Tunisie ainsi que sur les stratégies de gestion des risques naturels.