Adoptée en 2011, la Déclaration de Marrakech est fondatrice de l’importance de la prévention dans le système de la lutte contre la corruption, indique-t-on lors d’un panel initié jeudi par le Maroc en marge de la 10è session de la conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption qui se tient dans la capitale de l’Etat américain de Géorgie (Sud-Est).
"Le suivi de cette déclaration a conforté notre conviction quant au fait que la prévention figure au cœur de la lutte contre la corruption", a affirmé le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Bachir Rachdi, notant que la prévention constitue le moyen idoine pour endiguer les pratiques de corruption et partant favoriser le développement.
C'est dans ce cadre qu'une conférence internationale s'est tenue à Rabat en octobre dernier et qui a abouti à l'adoption de la Déclaration de Rabat, a-t-il rappelé, notant que cette déclaration donne une profondeur à la prévention contre la corruption sur les plans du renforcement de l'Etat de droit, de la protection du monde des affaires et investissements, de l'exploitation des nouvelles technologies pour mieux cerner la connaissance et développer les moyens de barrer la route à la corruption ainsi que de la mobilisation des jeunes et de la société civile dans ces initiatives.
M. Rachdi, tout comme d’autres intervenants du panel, dont le vice-président de l’Association des autorités de lutte anticorruption en Afrique, Moumouni Guindo, ont fait observer que la complexité du phénomène de la corruption et ses multiples formes appellent des changements majeurs dans les politiques, à travers l'adoption d'approches globales et de stratégies multidimensionnelles, dans le cadre d'une complémentarité institutionnelle et d'une coordination étroite des rôles et responsabilités de toutes les parties prenantes.
Dans le contexte actuel, la communauté internationale est appelée à travailler ensemble pour identifier les défis et introduire des solutions innovantes afin de baliser le chemin vers un développement durable et inclusif, a notamment indiqué Aleksandra Jozic Ilekovic, présidente du Réseau des autorités de prévention de la corruption.
La prévention demeure un pilier majeur de la lutte contre la corruption au même titre qu’une approche globale qui repose sur l’éducation, la sensibilisation, la prévention et la répression de ce fléau, a insisté le secrétaire général de l’Association internationale des autorités de lutte contre la corruption, Kenneth Wong Kwok-hung.
Tout en soulignant l’importance de la collaboration et de l’innovation pour contrecarrer la corruption, M. Rachdi a annoncé que le Maroc compte mettre en place un think tank pour renforcer la prévention et développer les moyens de lutter avec plus d'efficacité contre ce fléau.
Ce think tank permettra de mener des travaux sur le plan scientifique, de la connaissance, de la structuration et de la conceptualisation des approches pour renforcer leur efficience en matière de prévention de la corruption, a souligné M. Rachdi.
Cet organisme se veut un cadre pour analyser les meilleures pratiques en matière de lutte contre la corruption, a ajouté le responsable marocain lors de cette rencontre tenue sous le thème "Une douzaine d'années après la déclaration de Marrakech : un nouvel élan pour la prévention de la corruption".
Des centaines de délégués issus de gouvernements, d'organisations intergouvernementales, d'universités, de la société civile et du secteur privé participent à la 10è session de la conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Parmi les points à l’ordre du jour de cet événement qui prend fin vendredi, figure notamment la résolution élaborée et présentée par le Maroc portant sur le "Suivi de la Déclaration de Marrakech sur la prévention de la corruption".
Cette réunion onusienne est considérée comme une étape importante dans l'examen de la mise en œuvre des engagements mondiaux en matière de lutte contre la corruption, d'autant plus qu'elle coïncide avec le 20è anniversaire de ladite convention.