Lors d'une session sur "le travail décent et les défis de restructuration et d'intégration économiques", organisée dans le cadre du 8ème Forum parlementaire international sur la justice sociale, M. Mezzour a souligné que la nouvelle stratégie industrielle vise la création d'opportunités d'emploi répondant aux ambitions des Marocains, faisant état de l'intégration de 180.000 diplômés dans le marché du travail chaque année, alors que les besoins dépassent les 300.000 postes.
Face à cet important défi et, conformément aux Hautes Orientations Royales, M. Mezzour a avancé deux priorités devant permettre de renforcer la capacité du Maroc en matière de création d'emploi : la généralisation de la protection sociale pour mobiliser les énergies, encourager les initiatives personnelles et orienter l’épargne vers l'entrepreneuriat, et la promotion de l'investissement privé particulièrement dans les secteurs productifs tout en privilégiant le Made in Morocco et en soutenant la consommation intérieure.
Le Pacte national de l'investissement prévoit de mobiliser 550 milliards DH d'investissements et de créer 500.000 postes d'emploi durant la période 2022-2026, a-t-il précisé, mettant en relief l'importance d'un travail décent et créateur de plus-value pour le développement économique, lequel est tributaire de la qualité de l'éducation et de la formation dispensées.
Il va sans dire que le Maroc a franchi de grands pas sur la voie de la modernisation et mène plusieurs réformes, notamment dans le domaine social, a indiqué Yassir Benabdallaoui, conseiller programme au Programme des Nations Unies pour le développement, soulignant que l'ouverture du Royaume sur le monde est perçue comme un modèle à suivre par les pays du Sud à la faveur d'une approche durable et intégrée de son développement qui prend en considération les principes de la bonne gouvernance, de la démocratie et des droits de l'Homme, ainsi que les aspects liés au genre.
Il a, dans ce cadre, relevé le rôle crucial que peut jouer la promotion d'un travail décent dans la réalisation d'une croissance économique inclusive et durable, qui se traduit par l'augmentation de la productivité grâce à une main-d’œuvre motivée et engagée, la réduction des inégalités favorisant ainsi une répartition plus équitable des richesses et opportunités et renforçant la cohésion sociale, la stimulation de la demande intérieure, et l'attraction des meilleurs talents afin de contribuer à l'innovation et renforcer la compétitivité des entreprises.
S'attardant sur la question du travail décent, Najat Simo, membre du Conseil économique, social et environnemental et présidente de la Commission de l'emploi et des relations professionnelles, a fait état de dizaines de recommandations du Conseil à ce sujet, notamment la mise en place d'un agenda national à moyen et long termes pour le travail décent où seront mis à contribution les acquis de la Stratégie nationale pour l’emploi, le bilan du dialogue social et l’évaluation de la mise en œuvre du Code du travail.
Il s'agit aussi d’œuvrer pour que toutes les politiques nationales sectorielles érigent l’employabilité parmi ses principaux objectifs et réunir les conditions du travail décent dans le cadre des nouveaux mécanismes créés tels que l’auto-emploi, les contrats de stage et l’appui aux petites entreprises, l’équipement des zones industrielles et la formation professionnelle, ainsi que d'accompagner les entreprises pour respecter les conditions du travail décent en y consacrant un label qui sera octroyé aux entreprises pour mettre en valeur leurs initiatives et efforts dans ce sens.
De son côté, Imane Belmaati, directrice générale par intérim de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences a mis en relief le rôle que joue cet organisme en matière de mise en œuvre des programmes de promotion d'emploi qualifié et décent et d'intégration économique des jeunes.
Organisé par la Chambre des Conseillers en partenariat avec le Conseil, économique, social et environnemental sous sur le thème "un travail décent en faveur d'un développement durable", ce Forum parlementaire international vise à proposer des approches susceptibles de garantir, sur les plans qualitatif et quantitatif, un travail décent en tant qu'un des fondements de la justice sociale et piliers de l’État social, conformément aux Hautes Orientations Royales.