Depuis qu’elle a rejoint Technopark voilà 22 ans, Lamiae Benmakhlouf, Directrice générale de cette structure depuis 2016, incarne à la fois la rigueur et l’humanisme dans son leadership, tout en portant haut les valeurs familiales qui lui sont si chères.
Diplômée de l’université Mohammed V de Rabat, où elle a décroché une licence en économie et un DESA en finances en 2000, et titulaire d’un MBA à l’Exécutive Center de l’Université Al Akhawayn, Mme Benmakhlouf a gravi les échelons avec une force tranquille et une détermination inébranlable. Son parcours professionnel a débuté dans l’entreprise familiale, mais c’est au Technopark qu’elle a embrassé sa véritable vocation. Un entretien de 15 minutes et une question – En-êtes-vous capables ? – qui a provoqué son orgueil – étaient suffisants pour qu’elle accepte le défi de prendre le poste de directrice administrative et financière d’une firme qui faisait ses premiers pas.
Depuis lors, Technopark est devenu bien plus qu’un simple lieu de travail pour Mme Benmakhlouf. C’est devenu “une passion, une mission de vie”, dit-elle dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Son régal, Mme Benmakhlouf le trouve dans la collaboration avec de jeunes entrepreneurs talentueux et pétris d’innovation. “Je les accompagne, mais j’apprends et je m’inspire d’eux également”, affirme-elle en toute humilité. Une qualité qu’elle estime indispensable pour réussir toute mission qui en appelle au travail en groupe, à la négociation et à la coordination permanente.
Femme d’action, Mme Benmakhlouf, au début de sa carrière, a été confrontée à des défis plutôt agaçants en raison de son jeune âge et pour être une femme leader. Or, cette femme qui se sentait alors vexée par cet étonnement de ses interlocuteurs, n’est plus. Aujourd’hui, Lamiae Benmakhlouf n’y prête plus aucune attention. “Il faut aussi dire que les choses ont changé depuis”, estime-t-elle.
Entre-temps, elle est devenue un exemple de l’ascension professionnelle des femmes, une évolution qu’elle tient à promouvoir au sein de sa chère firme et ailleurs. “En termes de parité, il est vrai que 52% des employés du Technopark sont des femmes, mais cela ne reflète que la réalité dans nos universités et dans notre Maroc”, explique la DG de l’incubateur.
Dans ce sillage, elle se dit réconfortée de voir de plus en plus de femmes se lancer dans l’entrepreneuriat, et qui font confiance au Technopark pour le lancement de structures pérennes. “Je dois avouer que j’affiche une certaine empathie avec les femmes, parce que c’est naturellement plus compliqué pour elles ce monde des affaires. Je suis même pour la discrimination positive en matière de financement des femmes entrepreneurs marocaines”, confie celle qui fait de l’autonomisation des femmes une vocation fondatrice.. un but ultime.
Si Mme Benmakhlouf dégage, tout au long de cet entretien, le caractère sérieux d’une femme posée, elle se laisse vite submerger par l’émotion quand elle en vient à évoquer l’apport de la famille dans sa vie.
“Dans ma famille, il y a un père qui a toujours été derrière moi au point d’y voir une certaine sévérité. Aujourd’hui, je le remercie pour avoir été ainsi. Ma mère était, elle, plus douce avec moi, toujours à mon écoute, une sorte de compensation”, raconte cette mère de “deux enfants admiratifs” et épouse d’un homme “quotidiennement au soutien”.
Sur ce registre, Mme Benmakhlouf reconnaît un point faible : sa propension à dire oui à tout, au détriment parfois de sa vie personnelle. “Si je suis plutôt résiliente, les gens qui travaillent avec moi sont parfois submergés par la charge de travail. C’est d’ailleurs l’occasion de m’en excuser auprès d’eux”, dit-elle.
Pourtant, ses collaborateurs et collègues au Technopark diront d’elle le contraire, ou presque. A leurs yeux, Lamiae Benmakhlouf, une adepte du management anglo-saxon, est une “directrice très humaine, qui, en plus d’avoir une responsabilité très lourde, parvient à garder des relations humaines et simples avec tous les collaborateurs”. Ils lui concèdent néanmoins cette “rigueur nécessaire pour gérer une structure pionnière et de taille comme Technopark”, tout comme une sensibilité assumée aux causes de la femme et leur émancipation professionnelle.
Originaire de Rabat mais ayant élu domicile à Casablanca pour sa carrière, Mme Benmakhlouf, un pur produit du système d’éducation public marocain qu’elle défend corps et âme, incarne ainsi l’adaptabilité et l’enrichissement personnel résultant de la diversité des expériences et de l’ouverture d’esprit. Elle incarne aussi les valeurs d’excellence, de détermination et de solidarité par lesquelles elle dit vouloir inspirer d’autres femmes et filles.