Intervenant à cette occasion, le sous-directeur général de la FAO et représentant régional pour l’Afrique, Abebe Haile-Gabriel, a abordé les progrès réalisés dans les pays africains en matière de mécanisation, notamment l'augmentation des investissements des gouvernements, des organisations agricoles et du secteur privé dans ce domaine.
Il a expliqué que ces avancées découlent de l'adoption croissante de la mécanisation dans les chaînes de valeur, des systèmes d'irrigation solaire, des incitations gouvernementales concernant les importations de machines, ainsi que de l'engagement des fabricants d'équipements, qui fournissent à la fois des machines neuves et d'occasion.
M. Abebe a, par ailleurs, évoqué la montée de la connectivité numérique a permis l'émergence de la mécanisation numérique en Afrique. Cela est dû à l'augmentation du nombre d'internautes (+17% en 5 ans), à la hausse des abonnements mobiles, à l'amélioration de l'accès aux ressources financières pour les secteurs sociaux défavorisés, ainsi qu'au développement de services de location de tracteurs comme "Hello Tractor" au Nigeria et au Kenya, et "Trotro Tractor" au Ghana.
Pour sa part, la ministre de l'Agriculture et de la Sécurité alimentaire du Soudan du Sud, Josephine Lagu, a annoncé le lancement récent d'un programme de numérisation en partenariat avec la FAO, visant à créer des systèmes agricoles plus efficaces et à recueillir des données sur les agriculteurs, telles que leurs besoins, leur localisation et le type de produits agricoles cultivés.
Dans ce sens, elle a souligné l'ambition du gouvernement de la République du Soudan du Sud de favoriser une agriculture industrielle mécanisée, en mettant la digitalisation au cœur de la transformation agricole.
Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a, quant à lui, mis en avant le rôle transformateur de la mécanisation et de la numérisation. Il a ainsi relevé l'importance de surmonter les inégalités qui affectent les femmes et les jeunes pour parvenir à une agriculture africaine plus productive, rentable et connectée.
En promouvant les objectifs des politiques inclusives et en encourageant la collaboration, cette discussion vise à garantir un accès équitable aux avancées technologiques pour les petits exploitants, les femmes et les jeunes, en favorisant un secteur agricole bénéficiant d'une mécanisation durable et de technologies numériques grâce à des programmes ciblés et un environnement propice, a-t-il affirmé.
Les autres intervenants sont tombés d'accord sur la nécessité de tirer parti des avantages potentiels de la mécanisation et de la révolution numérique, tout en réduisant la fracture numérique pour les jeunes et les femmes. Ils ont appelé à des solutions sur mesure et à de nouveaux investissements dans les infrastructures, le développement des compétences, l'accès à l'énergie et la connectivité.
La Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, qui se poursuit jusqu'au 20 avril, a pour thème "Systèmes agroalimentaires résilients et transformation rurale inclusive" et se veut une plateforme régionale stratégique axée sur la sécurité alimentaire et le développement rural en Afrique.