Intervenant lors de cette conférence régionale, organisée par l'Unesco à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, sous le thème "La presse au service de la planète", des responsables gouvernementaux et journalistes ont souligné l'importance de renforcer le rôle des médias et leur contribution à un avenir meilleur pour la planète terre, adossé aux valeurs de liberté d'expression et d'accès à l'information.
Lors de cette rencontre, initiée en collaboration avec le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, le ministère de la Transition énergétique et du développement durable, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des marocains résidant à l’étranger, la Commission nationale marocaine pour l'éducation, les sciences et la culture, l’Institut supérieur de l'information et de la communication, le Syndicat national de la presse marocaine et le Forum marocain des jeunes journalistes, les participants ont également mis l'accent sur le rôle des médias dans la gestion des défis spécifiques auxquels est confrontée la région arabe.
Dans ce sens, le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a fait part de la disposition du Maroc à coopérer et à adhérer, aux niveaux régional et international, à tous les efforts visant à donner aux médias environnementaux la place qui leur échoit, à travers notamment la formation et l'organisation d'ateliers pour favoriser l'émergence d'une nouvelle génération de médias capables de relever les défis environnementaux.
Le ministre a, en outre, relevé que les médias environnementaux revêtent aujourd'hui une grande importance au regard des défis qui s'imposent dans le domaine environnemental, ajoutant que la presse marocaine s’intéresse davantage aux médias environnementaux et aborde les questions d’environnement et de climat dans ses divers genres journalistiques, notamment après l'organisation au Maroc de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 2016, outre les efforts considérables menés par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement, présidée par SAR la Princesse Lalla Hasnaa.
À cet égard, M. Bensaid a rappelé que ces dernières années avaient été marquées par l’adoption d’une charte nationale sur l’information et l’environnement durable, qui constitue un accord multilatéral signé par 30 institutions, dont des établissements médiatiques nationaux, sous la supervision de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), en vue de renforcer la sensibilisation aux questions environnementales.
Pour sa part, la présidente de la HACA, Latifa Akharbach, a affirmé que le soutien au droit d'accès à l'information disponible et crédible inhérente aux questions environnementales les plus pressantes figure parmi les leviers piliers de l'amélioration du traitement médiatique, dans la mesure où ce droit constitue un pilier de la pratique, responsable et équilibrée, de la liberté d’expression, un moyen pour bâtir une citoyenneté engagée en faveur des questions environnementales et une voie pour le changement et l'amélioration de la gouvernance publique, de ses contraintes et enjeux.
Elle a également souligné que la mobilisation en faveur des questions environnementales "ne peut être réalisée sans médias disposant de compétences professionnelles lui permettant d'assurer un traitement plus équilibré et équitable", notant qu'"il est important que la mobilisation des médias au sujet des questions environnementales ne se limite pas à la seule diffusion occasionnelle d'informations fondées sur la description et la mise en garde".
Et de poursuivre qu'"il est serait utile de développer des pratiques médiatiques fondées sur l’analyse, l’investigation et le recours aux experts, ce qui renforcerait non seulement la confiance dans le journalisme, mais également dans les institutions".
Elle s'est attardée aussi sur le rôle des réseaux sociaux, devenus une source d'information, qui impliquent néanmoins des risques et menaces, notant que la montée des réseaux sociaux en tant que source d'information sans qualification scientifique dans les différents domaines, y compris le domaine environnemental, peut contribuer à propager les fake news.
De son côté, le directeur du Bureau régional de l'UNESCO pour le Maghreb, Eric Falt, a fait savoir que cette conférence régionale offre une plateforme unique pour renforcer la collaboration et l'échange d'expertise entre les acteurs du secteur médiatique dans la région arabe, contribuant ainsi à façonner un avenir médiatique plus inclusif, durable et résilient.
Il a également relevé que dans la lignée des précédentes Journées mondiales de la liberté de la presse, l'UNESCO vise à travers cette manifestation à favoriser le dialogue et l'échange d'expériences entre les acteurs du domaine médiatique, tout en mettant l'accent sur les défis spécifiques auxquels sont confrontés les journalistes dans la région arabe.
Et de souligner l'importance de fournir au public des informations fiables et précises dans le contexte de la crise environnementale, outre le rôle des médias dans la diffusion de connaissances exactes et vérifiées.
Le président du Syndicat national de la presse marocaine, Abdelkebir Khchichen, a, quant à lui, indiqué que la Journée mondiale de la liberté de la presse se veut l'occasion de repenser le rôle des médias au service des questions humanitaires et les défis rencontrés, estimant que les changements climatiques requièrent aujourd'hui le changement des politiques publiques vis-à-vis des questions environnementales.
Cette conférence a réuni des experts, des diplomates et des journalistes de 11 pays arabes, à savoir l'Irak, la Jordanie, le Liban, le Libye, la Mauritanie, la Palestine, le Soudan, la Tunisie, le Qatar, le Yémen, outre le Maroc.