Cet hommage a été organisé à l’initiative du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et du Cercle des Lauréats de Belgique (CLB), en partenariat avec la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Maroc.
Des membres de la famille du défunt, plusieurs de ses proches et amis ainsi que de nombreuses personnalités de différents horizons l’ayant côtoyé ou connu ont pris part à cet hommage qui a été l’occasion de célébrer plus de 60 ans de création artistique de feu Lahcen Zinoun dans la danse, la chorégraphie, l’écriture et la réalisation.
Dans une salle comble où l’émotion était palpable, l’assistance a suivi un documentaire retraçant le riche parcours artistique de Lahcen Zinoun, accompagné de photos de ses premières représentations.
S’exprimant à cette occasion, le Conseiller de Sa Majesté le Roi, André Azoulay, a indiqué qu’il nourrissait avec le défunt, cette "gourmandise insatiable" pour tout ce que le Maroc et son terroir savaient dire aux autres.
"Nous avions découvert très vite des points que nous avions en commun, notamment cette détermination de connaître les autres et de les inclure dans les cercles restreints", a affirmé M. Azoulay, ajoutant que feu Lahcen Zinoun est l’un des premiers avec lesquels il s’est entretenu de ce qu’il "ressentait comme obsessionnel chez lui".
"Il n’y a aucune limite, aucune barrière, ni de seuil à ce Maroc qu’on a essayé d’incarner par la culture, là où la politique ne savait pas faire", a ajouté le Conseiller de Sa Majesté le Roi.
Pour sa part, la danseuse et veuve de Lahcen Zinoun, Michèle Barette Zinoun, a expliqué que son défunt mari n’a eu de cesse de transmettre son art et sa pédagogie autant pour la danse classique que pour les arts populaires envers lesquels il vouait un profond respect.
“Cet homme généreux a consacré sa vie à son pays qu’il aimait tant", a-t-elle relevé, précisant que Lahcen Zinoun était un danseur d’une grande élégance qui possédait une véritable présence.
Elle s’est dit "heureuse d’avoir pu partager la vie, le travail artistique et l’amour du Maroc avec Lahcen Zinoun dont la mémoire restera toujours présente à travers toutes ses œuvres".
Cet hommage a été ponctué d’autres témoignages de personnalités ayant connu le défunt qui ont été unanimes à mettre en avant les qualités humaines et le professionnalisme de feu Lahcen Zinoun dans l’exercice artistique.
Né en 1944, Lahcen Zinoun avait reçu le premier prix de danse au conservatoire municipal de Casablanca en 1964. Réalisateur et metteur en scène, il avait signé quatre courts-métrages, et deux long-métrages.
Avec son épouse, la danseuse Michèle Barette, feu Lahcen Zinoun avait créé en 1978 une école de danse ainsi qu'une compagnie, le Ballet-Théâtre Zinoun. Ensemble, ils ont partagé l'ambition de préserver le patrimoine dansé marocain et le combat pour permettre à la jeunesse marocaine de bénéficier d'une solide formation artistique.
Décédé avant de pouvoir réaliser un film inspiré de son livre autobiographique “Le rêve interdit” (Ed. Maha), Lahcen Zinoun restera à jamais dans les cœurs et esprits de celles et ceux qui l’ont côtoyé ou connu de près ou de loin.
Invité à une rencontre-débat en 2023, le défunt avait confié que la souffrance a été "une source de créativité" qui lui a permis de forger sa personnalité artistique, affirmant avoir été fasciné dès son enfance par les danses patrimoniales marocaines qui se déroulaient au Hay Mohammadi de Casablanca.