M. Hilale s'exprimait lors d'un débat ouvert tenu mardi au Conseil en commémoration du 25è anniversaire de la résolution 1265 qui a érigé pour la première fois la protection des civils comme une question cruciale pour la paix et la sécurité internationales, ainsi que le 75è anniversaire des Conventions de Genève de 1949 relatives à la protection des personnes civiles en temps de guerre.
L’ambassadeur a souligné à cette occasion que malgré l'engagement continu de la communauté internationale à protéger les civils contre les violations des droits humains et les atrocités criminelles, le monde est témoin d'une dégradation continue et généralisée du respect de la vie civile et d'un mépris "effroyable" pour les normes et les lois établies afin d'atténuer les effets du conflit armé.
Dans ce contexte, il a mis l’accent sur l’impératif du respect “total et effectif” du droit international pour la protection des civils, notant que toutes les parties aux conflits sont tenues de respecter le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’Homme, alors que les responsables de violations doivent répondre de leurs actes, notamment en ce qui concerne les violences sexuelles et sexistes liées aux conflits.
Les Etats membres devraient prendre des mesures significatives aux niveaux national et international pour améliorer la protection des civils en période de conflit, notamment en mettant en œuvre des politiques et des pratiques relatives à l'atténuation des dommages causés aux civils, a relevé M. Hilale.
Le coprésident du Groupe des amis sur la Responsabilité de protéger a appelé la communauté internationale à veiller pour l’aide des civils pris dans les conflits, ajoutant que les membres du Conseil de sécurité devraient prendre des mesures rapides et décisives dans ce sens.
S’exprimant, par ailleurs, en sa capacité nationale, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU a souligné l’engagement constant du Maroc sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur de la paix et la sécurité régionales et internationales.
Il a relevé que cet engagement se matérialise notamment par une contribution consistante du Maroc aux opérations de maintien de la paix, notant que le Royaume, qui est l'un des plus anciens et importants contributeurs de troupes en Afrique et dans le monde, avec plus de 75.000 membres des Forces Armées Royales déployés dans le cadre de 15 opérations de maintien de la paix de l'ONU sur tous les continents depuis 1960, s'est érigé en un pourvoyeur d'excellence pour la formation des troupes, notamment dans le cadre du partenariat triangulaire le liant à l'ONU et aux Etats membres de cette organisation.
Par ailleurs, M. Hilale a rappelé le discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI adressé à la 15è Conférence du Sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI), tenue à Banjul le 04 mai 2024, dans lequel le Souverain a souligné: “Nous Sommes ainsi vivement préoccupés par la montée des discours incitant à la haine qui font de plus en plus de victimes”, affirmant: “Nous Avons bon espoir que la résolution initiée par le Royaume du Maroc et adoptée, à l'unanimité par l'Assemblée générale, le 25 juillet 2023, au sujet de la lutte contre le discours de la haine, permettra d'opérer un saut qualitatif en matière de lutte contre le phénomène d'extrémisme et les discours de haine”.
Evoquant la situation tragique à Gaza, l'ambassadeur a indiqué que le Maroc, dont le Souverain Sa Majesté le Roi Mohammed VI est le Président du Comité Al Qods de l’OCI, réitère sa demande pour un cessez-le-feu immédiat durable et vérifiable à Gaza et pour permettre l’acheminement fluide et en quantités suffisantes et sans entraves des aides humanitaires.
Il a également souligné l’impératif d’assurer la protection des civils et des travailleurs humanitaires conformément au droit international et au droit international humanitaire, ainsi que la libération de tous les prisonniers et les détenus, a poursuivi le diplomate.
Il a souligné que le Maroc refuse le fait d’imposer une réalité nouvelle dans la bande de Gaza, les tentatives de déplacement forcé des Palestiniens, ainsi que la menace d’étendre les opérations militaires pour englober l’ensemble des territoires de la bande de Gaza, y compris Rafah.
"Le Royaume du Maroc insiste sur l’obligation d’ouvrir une perspective politique à la question palestinienne permettant de relancer la solution à deux Etats, avec un Etat palestinien indépendant, sur les frontières du 4 juin 1967, avec Al Qods Est comme capitale”, a conclu l’ambassadeur.