Malgré la déception de la CAN en Côte d’Ivoire, l’effet du Mondial qatari marque toujours les esprits et constitue une source d’inspiration pour les Lionceaux de l’Atlas, champions d’Afrique en titre, pour qui, désormais, rien n’est impossible dans le monde du football.
Certes, l'entraîneur de la sélection nationale olympique, Tarik Sektioui, reste réservé en parlant de ses objectifs -ce qui est normal dans le sport-, mais il dispose des ingrédients nécessaires pour faire sensation lors de ces joutes.
"Notre premier objectif est de réaliser une bonne participation et passer le premier tour. C’est un rêve de toutes les composantes de l’équipe et nous allons faire tout ce qui est nécessaire pour le réaliser", a affirmé Sektioui, début juillet à Salé, en dévoilant sa liste.
"L’équipe nationale olympique mérite sa place aux JO de Paris et notre objectif est de faire mieux que les précédentes participations", a-t-il précisé.
En sept participations aux Jeux olympiques, seule l’édition 1972 a vu le Maroc se qualifier au deuxième tour, contrairement aux éditions 1964, 1984, 1992, 2000, 2004 et 2012.
Pour atteindre ses objectifs, déclarés et cachés, le coach national a décidé d’appeler en renfort trois joueurs âgés de plus de 23 ans, à savoir Achraf Hakimi, Soufiane Rahimi et Mounir El Kajoui. En plus de ces joueurs expérimentés, il peut également compter sur des U23 qui se sont aguerris avec l’équipe A et ont gagné en temps de jeu et en confiance.
Parmi les 22 joueurs retenus pour prendre part aux JO, cinq faisaient déjà partie du groupe champion d’Afrique U23 qui a décroché le billet de qualification et ont été convoqués cette année pour des matches officiels, soit dans le cadre de la CAN-2023 ou des derniers matches éliminatoires du Mondial-2026.
Il s’agit d’Oussama El Azzouzi, Amir Richardson et Bilal El Khannouss, présents lors de la CAN et des matches de qualification, d’Abdessamad Ezzalzouli, qui a joué en Côte d’Ivoire et d’Oussama Targhalline, convoqué face à la Zambie et au Congo Brazzaville.
Sur le plan mental, qui est primordial à ce niveau de la compétition, les Lionceaux de l'Atlas arrivent avec un esprit de gagnant, auréolés par une qualification haut la main à ces Jeux Olympiques, après avoir validé leur ticket pour la finale de la CAN-U23, qu'ils ont fini par remporter à domicile de la plus belle manière.
En prévision de cette échéance, les Lionceaux de l’Atlas ont multiplié les matches amicaux, afin de peaufiner leurs automatismes et combler leurs lacunes.
La dernière rencontre dans ce cadre a été remportée par la sélection marocaine face au FC Ville Franche Beaujolais, qui évolue au championnat national de France, par 2 buts à 1, jeudi dernier à Villefranche dans la banlieue de Lyon.
Auparavant, les Nationaux ont notamment battu le Pays de Galles 2-0, le 26 mars à Antalya en Turquie, fait match nul devant la Belgique (2-2), le 2 juin à Rabat, et se sont inclinés face à l’Ukraine par 1 but à 0, le 22 mars à Antalya.
Lors des JO, l'équipe nationale évoluera dans le groupe B avec l'Argentine, l'Ukraine et l'Irak. Pour son entrée en lice, le Maroc affrontera l’Argentine le 24 juillet au stade Geoffroy Guichard de Saint-Étienne.
Certes, certains adversaires des Lionceaux de l’Atlas sont précédés par leur réputation, inspirée des performances de leurs équipes A, et d’autres semblent -à tort- moins lotis pour la même raison, mais dans cette catégorie d’âge, qui constitue d’habitude l’antichambre des seniors, les rapports de force échappent parfois à l’analyse classique et ce sont les pays qui focalisent sur le travail de base -partie submergée de l'iceberg- qui sont souvent favorisés.
Partant de cela, toutes les équipes sont à respecter et tous les matches sont à gérer optimalement. C’est d’ailleurs la vision qu’adopte Sektioui pour aborder ces JO: "à ce stade de la compétition, tous les groupes sont relevés", a-t-il insisté lors de la conférence de presse de présentation de sa liste, affirmant qu'"il faut aller chercher la victoire dans ce genre de compétitions".
Au-delà de l’enjeu immédiat qui consiste, de prime abord, à "réaliser une bonne participation et passer le premier tour", comme l’a dévoilé le coach Sektioui, la participation des Lionceaux de l’Atlas à Paris-2024 dessinera en partie les contours de ce que sera l’équipe nationale qui défendra dans l’avenir le précieux leg de l’historique quatrième place au Mondial qatari.
A mi-chemin entre le Mondial-2022, qui a vu le football marocain gagner ses lettres de noblesse à l’échelle internationale, et la CAN-2025 qui constitue une occasion pour remporter un deuxième titre continental qui échappe au ballon rond national depuis des décennies, ces Jeux olympiques (26 juillet-11 août) permettront de faire l’esquisse de la relève qui portera les espoirs d’un public marocain avide de voir la qualité du football national récompensée par des trophées.