Organisée en partenariat avec l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et avec le soutien de l'Union européenne sous le thème "Faisons de la protection de nos enfants contre l'exploitation sur Internet une priorité", en harmonie avec le thème de la campagne des Nations Unies de cette année "Ne laissons aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des êtres humains", cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le CNCLT à travers la sensibilisation à ses dangers pour les enfants et les adolescents dans l'espace numérique, dans le cadre de l'activation du Plan national de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains 2023-2030.
Intervenant à cette occasion, le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi a souligné que la traite des êtres humains fait partie des crimes les plus graves attentant à l'humanité qui requiert un examen approfondi sur le plan juridique selon des textes spécifiques, insistant sur l'importance d'approfondir la formation sur la notion de la traite des êtres humains.
La traite des êtres humains fait partie des crimes qui se propagent en fonction du développement continu des nouvelles technologies telles que les réseaux sociaux et l'IA, a-t-il expliqué, mettant l'accent sur la nécessité de redoubler de vigilance, de gérer de manière intelligente ce crime et d'établir d'un cadre juridique à même de contribuer à lutter contre ce fléau, en particulier parmi les enfants.
De son côté, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid a mis en garde contre la traite des êtres humains notamment l'exploitation sur internet des enfants qui constitue une grande menace à la sécurité et la stabilité de la société, soulignant que le ministère joue un rôle essentiel dans la sensibilisation des jeunes.
Dans une déclaration lue en son nom par la directrice de l'enfance et des affaires féminines du ministère, Kaoutar Mansouri, le ministre a ajouté que dans le cadre de son engagement à lutter contre ce fléau, son département mobilise ses infrastructures conséquentes pour la jeunesse, l'enfance et les affaires féminines, faisant état de l'existence de 1500 centres englobant des maisons des jeunes, des colonies de vacances, des clubs dédiés aux femmes et des centres de protection de l'enfance.
Pour sa part, la vice-Présidente de l’observatoire National des Droits de l'Enfant (ONDE), Ghizlane Benjelloun, a souligné l'impératif dans ce contexte actuel caractérisé par la croissante accélérée du numérique et l'accès libre des enfants à l'espace numérique de conjuguer les efforts et de coordonner les initiatives des partenaires nationaux et internationaux en matière de protection de l'enfant.
Conscient de l'importance de protéger les enfants de tout risque de violation de leurs droits et en droite ligne avec les Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant la protection des droits de l'enfant et l'engagement résolu de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem, Présidente de l'ONDE, l'Observatoire a entrepris plusieurs initiatives et activités visant à protéger, soutenir et accompagner de manière proactive les enfants en situation de vulnérabilité, en harmonie avec les différentes stratégies nationales y afférentes, en particulier "le Plan National de Lutte et de Prévention contre la Traite des êtres humains", a déclaré Mme Benjelloun.
Pour sa part, la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Maroc, Nathalie Fustier, a fait observer que ce crime transnational lucratif constitue une violation des droits humains, engendrant d’immenses souffrances et un coût humain, social, sécuritaire et économique exorbitant, signalant l'évolution inquiétante de ce phénomène en lien avec l'exploitation des technologies numériques.
Quant à l’Ambassadrice de l’Union Européenne au Maroc, Patricia Llombart Cussaca, elle a indiqué que cette campagne vise à mobiliser l’opinion publique contre la traite des êtres humains et à encourager l'ensemble des citoyens à s’impliquer et soutenir la lutte contre ce crime abominable, faisant état d’environ de 27 millions de personnes victimes du fléau à travers le monde.
Et de noter que l'exploitation sexuelle, la criminalité forcée, la mendicité forcée, le mariage forcé et l'exploitation par le travail figurent parmi les abus les plus communs contre les enfants, relevant que le digital en tant que nouveau front entraîne une augmentation inquiétante des cas d’exploitation sexuelle de mineurs, y inclus en ligne.
Cette rencontre a été marquée par la projection en avant-première d'un film destiné aux enfants ainsi qu’à leurs parents, la présentation de bandes dessinées de sensibilisation et de prévention de la traite des personnes ciblant les enfants, la remise de valises pédagogiques et par un hommage rendu aux partenaires de la campagne "Coeur bleu".