Au lendemain de la grâce généreuse que SM le Roi Mohammed VI a bien voulu accorder à 4.831 personnes condamnées, poursuivies ou recherchées dans des affaires liées à la culture du cannabis à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, ces individus recherchés, au nombre de 213 au niveau de la province de Taounate, n’ont pas caché leur immense joie et leur profond soulagement de retrouver leurs proches et de jouir de leurs pleins droits.
Au souk hebdomadaire de Bani Walid, à une vingtaine de kilomètres de Taounate, cette Grâce Royale à grande portée humaine fait bien des heureux. Des petits cultivateurs jusqu’ici recherchés par les autorités ont pu profiter pleinement de leur premier jour de liberté, pour effectuer leurs achats de la semaine sans avoir à regarder constamment derrière leurs épaules.
"C’est une bénédiction et une joie immense dont nous a gratifié SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste", a confié à la MAP J.Z.
Résidant à la commune rurale de Louta, un douar reculé à quelques encablures de Taounate, J.Z, vivait depuis quatre ans dans la peur de tomber entre les mains de la justice qui le recherchait pour une affaire de culture illégale de cannabis.
"Désormais, je suis libre de retrouver mes deux enfants et ma femme et de faire mes courses sans la crainte d’être dénoncé", s’est-il réjoui.
Même son de cloche chez son cousin, N.Z, 38 ans, lui aussi poursuivi depuis deux ans pour une affaire similaire.
"Outre le fait de retrouver notre liberté de mouvement, nous pouvons désormais aussi refaire nos papiers d’identité, indispensables pour bénéficier de nombreuses prestations", a-t-il expliqué.
Cette Grâce Royale est une aubaine pour les nombreuses coopératives spécialisées dans la culture légale du cannabis à des fins industrielles et médicinales dans la province de Taounate.
Au lendemain de l’annonce de ce geste magnanime, des membres de coopératives ont afflué en masse au siège provincial de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) pour s’informer sur la possibilité d’obtenir les autorisations nécessaires en faveur des cultivateurs jadis recherchés afin qu’ils puissent intégrer de manière légale la chaîne de production du cannabis.
Selon Mohamed El Kacimi, vice-président de la coopérative agricole Oudka, la grâce accordée par SM le Roi aux cultivateurs de la province est à même de promouvoir leur adhésion au projet de production de cannabis de façon réglementaire, tout en facilitant leur intégration économique en bénéficiant d’un revenu régulier.
"Cette Grâce Royale permettra à de nombreux cultivateurs en conflit avec la loi de pouvoir demander les autorisations nécessaires pour cultiver le cannabis de façon légale", a déclaré, de son côté, Otmane El Ayadi, président de la coopérative Nass Douar de culture de cannabis, estimant que cette décision aura un impact significatif sur la situation sociale et économique de ces personnes et leurs familles grâce à un revenu annuel stable.
Un constat partagé par le directeur provincial de l’ANRAC à Taounate, M. Ihssane Sidki, qui s’est félicité d’une "décision royale humaniste avant tout".
"Un individu recherché ne peut bénéficier de ses pleins droits, et se retrouve souvent à vivre en dehors de la société et séparé de sa famille", a-t-il fait observer, notant que cette Haute Sollicitude Royale a également une portée économique.
Les cultivateurs bénéficiaires de cette Grâce Royale constituent une force économique jusque-là à l’écart et qui peut aspirer dorénavant à cultiver le cannabis de manière légale conformément aux réglementations mises en place par l’ANRAC depuis sa création il y a deux ans, a-t-il expliqué.
Selon des données de la province de Taounate, 1.341 personnes originaires de la province ont bénéficié de la grâce que SM le Roi a bien voulu accorder à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple. Sur ces 1.341 individus, 1.083 étaient en liberté, 45 en détention et 213 recherchés.
La Décision Royale constitue une incitation pour les cultivateurs à s'engager dans des activités légales, ce qui contribue à lutter contre les cultures illicites du cannabis et à faciliter leur intégration dans la société et leur stabilité sociale et familiale.