Cet hommage qui a rassemblé au Théâtre d’Angoulême cinéphiles et grandes stars du 7-ème art francophone, à l’instar de la comédienne Nathalie Baye ou encore l’actrice et réalisatrice Kristin Scott Thomas qui préside le jury de cette édition, marque le coup d’envoi d’une programmation spéciale, honorant le Maroc, "terre de cinéma et de tournage" qui continue de se distinguer par sa capacité à inspirer des productions cinématographiques internationales.
Pour symboliser solennellement cette célébration, le drapeau national a été hissé dès le matin à l’hôtel de ville en présence du maire d’Angoulême Xavier Bonnefont, des deux délégués généraux du Festival du film francophone d’Angoulême (FFA), Marie-France Brière et Dominique Besnehard, ainsi que du président de la Fondation Nationale des Musées et président du Cercle d'amitié franco-marocaine, Mehdi Qotbi.
Convié à témoigner sur scène, aux côtés du cinéaste marocain Nabil Ayouch, de la dynamique cinématographique et artistique marocaine, M. Qotbi s’est dit « très heureux et honoré » de prendre part à cet hommage au Maroc et à sa culture « à laquelle Sa Majesté le Roi Mohammed VI a accordé une priorité majeure au point que le Royaume est cité aujourd’hui en exemple».
Celui qui avait déjà exposé en tant qu'artiste-peintre à Angoulême il y a près de 40 ans a fait part de sa fierté de voir la scène artistique marocaine en général mise à l’honneur cette année à l’occasion de son festival du film francophone, "un événement de grande envergure qui permet de mettre en lumière les talents de nos grands cinéastes", citant notamment l’hommage à la regrettée photographe Leila Alaoui à travers une exposition d’une sélection de ses oeuvres "empreintes de sensibilité et de profondeur", organisée en collaboration avec l’Institut du Monde arabe (IMA).
En habitué du festival, le réalisateur Nabil Ayouch s’est dit, de son côté, ravi de retrouver le public du FFA, invitant les festivaliers à venir nombreux découvrir les différentes œuvres projetées dans le cadre de sa rétrospective de films emblématiques du cinéma marocain.
"Le cinéma marocain grandit, devient de plus en plus beau avec une jeune génération qui pousse, sans oublier les pépites du cinéma des années 60-80, dont certains vont être montrés ici", a-t-il expliqué dans une déclaration à la MAP, en marge de la cérémonie.
Le réalisateur qui verra lui-même plusieurs de ses oeuvres projetées à cette occasion, trouve "formidable" que le festival d’Angoulême "rende enfin hommage à la cinématographie marocaine dans son ensemble".
La rétrospective dédiée au cinéma national prévoit la projection de plusieurs films depuis le tout premier long-métrage marocain "Fils Maudit" de Mohamed Ousfour.
Parmi les films de la sélection, figurent notamment "Le Grand Voyage" d'Ismaël Ferroukhi, "Ali Zaoua, prince de la rue" de Nabil Ayouch, "Marock" de Leila Marrakchi ou encore "Adam" de Maryam Touzani, présente aussi en tant que membre du jury présidé par Kristin Scott Thomas.
FFA d'Angoulême 2024 propose également, "en première mondiale", le long-métrage "La Damnée" d'Abel Danan, ainsi que le documentaire "De quelques évènements sans signification" de Mustapha Derkaoui.
Au total, plus d’une soixantaine de films seront présentés lors de cette 17ème édition du FFA, dont dix en compétition et une quinzaine en avant-première.
"Everybody Loves Touda" passé par "Cannes Première", du réalisateur marocain Nabil Ayouch, sera projeté en avant-première tout comme la comédie "A l'Ancienne" d'Hervé Mimran, ou encore "Le Choix du pianiste", réalisé par Jacques Otmezguine.
En parallèle de l'hommage au cinéma marocain, la Mairie d'Angoulême met en place dans la ville "un Marché Marocain" invitant les festivaliers à "profiter de l’authenticité et du charme de l’artisanat marocain", avec au menu vanneries, poteries, bijoux, huile d’argan, caftans, salon de thé et des ateliers de tatouage au henné.
Créé en 2008 et consacré au cinéma francophone, le FFA se tient dans la ville d’Angoulême, en Charente dans le Sud-ouest de la France.
Chaque année, à la fin de l'été, il s'impose comme l'événement incontournable de la rentrée culturelle en France.