Ce projet ambitieux, mis en œuvre en exécution des Hautes Directives Royales visant à atténuer l'impact du stress hydrique, joue un rôle essentiel dans l'irrigation des espaces verts de la ville, y compris la palmeraie et les 14 golfs de Marrakech.
Depuis sa mise en service, la station a, en effet, permis de réutiliser jusqu'à 12 millions de mètres cubes d'eau épurée par an pour l'irrigation des golfs et des palmeraies, de même qu’elle a contribué, de manière significative, à la préservation des ressources en eau potable, en limitant leur usage à des fins non essentielles.
La RADEEMA prévoit d'élargir ses capacités pour atteindre jusqu'à 35 millions de mètres cubes d'eau d'ici 2030, en mobilisant les eaux usées traitées non seulement pour l'arrosage des espaces verts, mais aussi pour des projets industriels, contribuant ainsi au développement économique dans le respect de l'environnement.
À cette occasion, Adil Daoudi, directeur administratif et financier de la RADEEMA, a relevé que ce projet de traitement et de réutilisation des eaux usées s'inscrit dans une optique d’atténuation de l'impact du stress hydrique à Marrakech.
Il ne vise pas seulement l'irrigation des espaces verts et des palmeraies, mais aussi des 14 golfs de la ville, avec une fourniture actuelle de 12 millions de mètres cubes d'eau par an pour ces usages, a précisé M. Daoudi dans une déclaration à la MAP. "Nous envisageons prochainement de mobiliser les eaux épurées pour des projets industriels, avec un objectif de 35 millions de mètres cubes d'ici 2030", a-t-il souligné.
Mouhssine Benchikh, responsable du réseau de réutilisation de la station de Marrakech, a, de son côté, insisté sur le rôle primordial joué par les projets de ce genre dans la gestion durable de l'eau à Marrakech.
"Nous collaborons étroitement avec les autorités locales en vue d’optimiser l'utilisation de cette ressource précieuse", a-t-il affirmé, notant que la station est un modèle à suivre pour d'autres villes confrontées à des défis similaires.
Cette approche innovante s'inscrit dans le droit fil, selon lui, avec les Hautes Orientations Royales pour préserver les ressources en eau et faire face à la problématique du stress hydrique, mettant l’accent sur la nécessité impératif d’une gestion rationnelle et optimale de l’eau pour accompagner les différentes mesures entreprises dans ce domaine.
Pour sa part, Khalid Bchouri, ingénieur d'État auprès de la commune de Marrakech, a indiqué que des conventions ont été conclues avec la RADEEMA pour éviter l'usage de la nappe phréatique à des fins d'irrigation des espaces verts.
À ce jour, a-t-il dit, 50% de ces espaces sont arrosés par les eaux traitées provenant de ces stations, et le reste est prévu pour être intégré dans ce système dans un avenir proche.
Cette initiative de la RADEEMA illustre non seulement l'importance de la réutilisation des eaux usées dans la préservation des ressources en eau potable, mais également la capacité de Marrakech à se préparer aux défis environnementaux futurs.
En renforçant ses efforts pour une gestion durable, la ville montre la voie à suivre pour d'autres régions du Maroc, où le stress hydrique est également un enjeu majeur.
Conformément aux Hautes Orientations Royales, une série de chantiers stratégiques pour répondre aux défis posés par la problématique de l’eau a été lancée dans le cadre du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Irrigation (PNAEPI) pour une durée d’exécution allant de 2020 à 2027 et un coût initial de 115 milliards de dirhams.
Ces chantiers ont été aussi accompagnés de la mise en œuvre de plusieurs actions urgentes, lancées depuis 2020, visant principalement à sécuriser l’alimentation en eau potable de toute la population du Royaume, notamment la réalisation de plusieurs projets de réutilisation des eaux usées permettant d’atteindre un volume de 37 millions de mètres cubes par an pour l’arrosage de 31 golfs et des espaces verts de 17 villes et le lancement d’un programme complémentaire très ambitieux pour mobiliser 137 millions de mètres cubes à l’horizon de 2027 pour arroser les 19 golfs restants ainsi que d’autres projets à usages notamment agricole et industriel.