Intervenant à cette occasion, M. Abdelmalek Kettani, ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d’Ivoire, a rappelé que le Maroc, à l’instar d’une grande partie des pays de la région, est fortement confronté aux défis de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse, accentués ces dernières années par l’impact des changements climatiques.
Pour faire face à cette situation, le Maroc, sous le leadership éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’est très tôt engagé pour préserver et restaurer ses écosystèmes environnementaux, notamment à travers la ratification de la plupart des accords environnementaux multilatéraux et leur déclinaison dans ses politiques et programmes de développement socio-économiques, a-t-il ajouté.
M. Kettani, à la tête d’une importante délégation marocaine lors de ce conclave placé sous le signe "renforcer les ambitions de l’Afrique pour réduire la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse", a expliqué que cet engagement est au cœur de la nouvelle Stratégie Nationale de Développement Durable au Maroc, laquelle met l'accent sur la "sécurité hydrique et énergétique et la souveraineté alimentaire ».
Dans ce sillage, il a estimé qu’une régulation efficace de l'eau, du sol et de l'énergie demeure essentielle pour garantir l'accès des générations futures à ces ressources.
"La protection du patrimoine naturel, de la biodiversité, des forêts, la restauration des écosystèmes, le renforcement de leur résilience ainsi que la lutte contre l’érosion du sol, sont mises également au cœur de notre politique nationale de lutte contre les changements climatiques, à travers le volet adaptation de notre Contribution Déterminée au niveau National ainsi que le Plan National Stratégique d’Adaptation à l’horizon 2030", a fait savoir le diplomate, relevant que celles-ci sont également prises en compte au niveau des stratégies de développement des forêts et de l’agriculture : " Forêts du Maroc 2020-2030" et "Génération Green".
De plus, le Royaume du Maroc, sous l'impulsion du Souverain, accorde une importance primordiale au renforcement de la coopération régionale, a rappelé M. Kettani, faisant observer que "cette ambition s'incarne dans une vision à long terme fondée sur la coopération Sud-Sud, axée sur le développement humain durable".
Dans ce cadre, le Maroc continue de soutenir activement les trois Commissions Climatiques, créées à l'initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de la COP22 à Marrakech, à savoir : La Commission du Bassin du Congo, la Commission du Sahel, et la Commission des États Insulaires, ainsi que des initiatives comme l'Initiative Triple A, l'Initiative Triple S, et la Coalition pour l'accès à l'énergie durable, a-t-il relevé.
Sur un autre registre, il n’a pas manqué de souligner que la désertification, la sécheresse et la dégradation des terres émergent parmi les défis environnementaux les plus pressants de notre région, affectant nos populations de manière disproportionnée.
Chiffres à l’appui, M. Kettani a, par ailleurs, déploré le fait que 45 % du Continent Africain est concerné par la sécheresse, 65 % des terres sont déjà dégradées, plus de 400 millions de personnes touchées, et que le coût de la dégradation est évalué à environ 68 milliards de dollars par an.
Et de poursuivre que l'Afrique aura besoin d'investissements annuels substantiels, s'élevant à des milliards de dollars, pour lutter contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse, estimant que pour relever ces défis, "nous devons adopter une approche holistique et intégrée, qui prenne en considération les interconnexions entre les différents secteurs, qui catalyse la mobilisation des ressources nécessaires notamment, financières et qui accélère nos actions".
"Nous devons également renforcer la résilience à la sécheresse en améliorant notre préparation à travers des stratégies préventives, basées sur la connaissance et une planification robuste", a-t-il dit, soulignant la nécessité également de promouvoir les solutions basées sur la nature et de veiller à ce que la gestion de la terre fournisse des résultats favorables au climat, en intégrant des pratiques écologiques et durables.
De même, M. Kettani n’a pas manqué de mettre en relief cette prise de conscience collective de l’impératif d’engager d’urgence des actions collectives, concertées et inclusives, estimant que sans un renforcement de la coopération régionale et internationale, l’adoption de mécanismes financiers innovants et diversifiés, la participation de l’ensemble des parties prenantes et la promotion des partenariats public-privé solides, il serait impossible d’atteindre les objectifs de durabilité à terme.
"Durant les mois à venir nous serons au rendez-vous avec d’importantes échéances, la COP 29 sur les Changements Climatiques, la COP 15 sur la Diversité Biologique et la COP 16 sur la lutte contre la désertification qui s'annonce comme une étape cruciale dans notre lutte contre les défis environnementaux pressants", a relevé M. Kettani.
Tout en rappelant que les enjeux liés à la sécheresse, au financement et aux tempêtes de sable et de poussière seront au cœur des discussions, il a plaidé en faveur de la mise en place d’un instrument juridiquement contraignant pour la lutte contre la sécheresse.
Après avoir mis en avant le rôle majeur de la CMAE dans l’unification de la voix de l’Afrique, il a estimé que cette Conférence devrait plus que jamais continuer à jouer ce rôle de plateforme permettant de promouvoir des solutions africaines aux défis de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse.
Il a réitéré la disponibilité et l’engagement constant du Royaume à continuer la collaboration avec la CMAE ainsi qu'avec l'ensemble des parties prenantes, pour aborder les défis environnementaux avec détermination et efficacité.