Dans les hauteurs de ce hameau perché à flanc de montagne à 1647 mètres d’altitude dans la province d’Al Haouz, Mohamed a passé toute sa vie entouré de son troupeau, veillant jour et nuit à son bien-être et à sa protection. Jusqu’au jour où la terre a tremblé.
“J’ai ressenti une violente secousse comme si la montagne se désintégrait. Je ne pouvais rien faire face au déchaînement de la nature. La volonté divine est imparable’’, confie-t-il à la MAP.
En un clin d’œil, son cheptel constitué d’une trentaine de têtes est décimé. Une grande perte pour ce petit éleveur dont la vie n’a été rythmée que par les bêlements des moutons, les hauteurs des montagnes et les odeurs enivrantes des plantes aromatiques.
Devant pareille adversité, d’autres auraient cédé, pas Mohamed. Malgré une teinte de chagrin, ses yeux creux s'illuminent brusquement d’un éclat qui donne la mesure de sa persévérance.
Loin de sombrer dans la douleur, fort en cela de cette résignation propre aux gens qui cultivent le sens de vivre en bonne intelligence avec mère Nature, il a pris son courage à deux mains et s’est mis à reconstruire une nouvelle bergerie.
La reconstitution du cheptel a commencé par dix moutons et brebis offerts grâce à l’aide de l’Etat, une source précieuse de soulagement pour Mohamed et les nombreux autres sinistrés, tous avides de tourner la page et d’aller de l’avant.
"Avec ce don salvateur, une subvention mensuelle, dix têtes d’ovins et de l’orge, j’ai retrouvé le goût de la vie et le sens de la joie. L’espoir m’est désormais permis de pouvoir redémarrer de nouveau mon activité’’, raconte-t-il d’une voix alternant expressions de remerciements et signes de gratitude.
Une année après, Mohamed, bien décidé à développer son cheptel, affiche un enthousiasme jovial que vient auréoler un sourire de profonde satisfaction. La perte de son ancien troupeau n’est plus qu’un lointain souvenir.
Chaque matin, il se lève aux premières lueurs de l'aube pour continuer d’écrire un nouveau chapitre de cette histoire d'espoir et de détermination renouvelés. Il continue, tout comme avant, de faire paître ses moutons dans la montagne, voyant chaque jour son troupeau grandir, et ses rêves avec.
Comme Mohamed, ils sont des milliers dans la région d’Al Haouz à renouer avec la vie et l’espérance, bien déterminés à remonter la pente avec le soutien agissant du Fonds spécial pour la gestion des conséquences du séisme. Une belle leçon de vie et d’espoir.