La trajectoire du Royaume durant les 25 dernières années a été marquée par «un programme de modernisation ambitieux, une plus grande durabilité et une entrée dans les chaînes de valeur mondiales, en dépit des défis socio-économiques», lit-on dans l’analyse signée l’économiste Alexandre Kateb.
A la faveur de cette vision prospective, le Maroc fait désormais partie des chaînes de valeur à l’échelle mondiale, une percée qui a permis au Royaume de stimuler davantage le flux des investissements directs étrangers (IDE) et de mettre en place une industrie axée sur l’exportation, note le centre de réflexion basé à Washington.
Évoquant les avancées accomplies par le Royaume sur le plan socio-économique, l’analyste fait observer qu’entre 1998 et 2023, l’espérance de vie moyenne au Maroc a atteint environ 75 ans, au moment où le revenu par habitant et la durée de scolarisation ont presque doublé. Au même titre, le taux de pauvreté absolue a considérablement diminué à 1,7%, alors que le taux d’électrification et de raccordement à l’eau potable est à 100% dans le monde rural, relève la même source.
Mettant en avant les infrastructures d’envergure mises en place dans différentes régions du Royaume, le think tank cite notamment le port Tanger-Med, “la plus grande plate-forme à conteneurs de la Méditerranée”, et le premier train à grande vitesse en Afrique, ajoutant que le Maroc se distingue aussi comme “premier producteur et exportateur de voitures du continent, loin devant l’Afrique du Sud”.
Grâce à ces projets de pointe, “le transport aérien, les routes et les ports du pays répondent désormais aux normes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)”, enchaîne l’auteur de l’analyse.
Abordant la vocation africaine du Maroc, l’économiste fait remarquer que le Royaume a opéré, depuis le début du millénaire, un “virage vers l’Afrique subsaharienne”, tout en réussissant à se positionner “comme un connecteur mondial dans un paysage géopolitique de plus en plus multipolaire”.
Depuis son retour en 2017 à l’Union africaine, sa famille institutionnelle, poursuit l’auteur, le Maroc a engagé des “investissements importants” en Afrique dans une myriade de secteurs, allant des banques aux assurance, et des télécoms au BTP tant dans les pays de la côte atlantique que dans le Sahel et jusqu’au bassin du fleuve Congo.
Dans ce cadre, le centre de recherche américain évoque l’Initiative atlantique lancée récemment par Sa Majesté le Roi, dans l’objectif de permettre aux pays du Sahel d’avoir un accès à l’océan atlantique, notant que cette démarche judicieuse est à même de “favoriser des relations économiques durables entre vingt-trois pays situés le long de la côte atlantique de l’Afrique”.
Sur le volet géopolitique, Alexandre Kateb relève que le Maroc, tout en maintenant des relations excellentes avec les Etats-Unis et l’Union européenne, a réussi à diversifier ses partenaires, consolidant, depuis 2006, ses liens avec la Chine, rappelant notamment la signature en 2022 d’un accord relatif à l’initiative la Ceinture et la Route.
L’énergie renouvelable n’est pas en reste, soutient l’analyste, qui rappelle que le Maroc a entrepris depuis 2009 une transition vers un modèle de croissance plus durable avec l’adoption de la Stratégie nationale de la transition énergétique.
À cet égard, le Royaume s’est fixé comme objectif d’atteindre 52% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030, grâce en particulier à la station Noor, relève l’analyse, notant qu’en 2023 déjà, les sources d’énergie renouvelables représentaient 37% de la capacité de production d’électricité.