"L’alignement des marchés marocains avec les ODD est devenu un facteur de compétitivité, jouant un rôle important pour leur attractivité notamment vis à vis des investisseurs", a indiqué Mme Hayat lors d’une conférence organisée par l’AMMC et la Société Financière Internationale (IFC), pour présenter le bilan des pratiques des émetteurs en matière de reporting environnemental, social et de gouvernance (ESG).
Rappelant que le secteur financier marocain s’est fortement mobilisé depuis la COP22, avec la mise en place des mesures favorisant la transition vers des marchés durables, la présidente de l’AMMC a souligné que le "marché marocain a été parmi les premiers à développer un cadre spécifique pour le reporting ESG, avec une approche progressive alliant standards internationaux et spécificités du marché".
Dès 2017, un guide sur la responsabilité sociétale des entreprises et le reporting ESG, a été publié en collaboration avec la Bourse de Casablanca, afin de proposer une démarche pratique pour l’intégration de la durabilité dans les activités de l’entreprise et inciter les émetteurs à adopter volontairement un reporting ESG, a-t-elle rappelé.
Veillant à se doter des moyens adaptés pour suivre l’évolution des pratiques de reporting et orienter son action dans ce domaine, l’AMMC a également mis en place une méthodologie rigoureuse pour apprécier les pratiques de reporting de manière homogène, a-t-elle poursuivi, notant qu'un outil dédié a été développé en 2022 avec le support de l'IFC afin de vérifier la conformité des rapports ESG aux exigences de l’Autorité et d’apprécier la qualité des informations qu’ils contiennent par rapport à des référentiels reconnus en la matière.
Par ailleurs, la présidente a souligné qu’aujourd’hui, l’Autorité dispose d’un recul suffisant pour faire un bilan plus global des pratiques de reporting ESG afin de "s’assurer que le marché reste aligné avec les objectifs nationaux de développement économique, social et environnemental".
En outre, le ministère de l’Économie et des Finances et les trois régulateurs du secteur financier, à savoir Bank Al-Maghrib (BAM), l’AMMC et l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), ont récemment développé une vision commune, déclinée au niveau de la Stratégie de Développement de la Finance Climat à l’horizon 2030, a-t-elle fait savoir.
"Basée sur un diagnostic approfondi des priorités nationales et des besoins de financement associés, cette nouvelle stratégie vise à accélérer la mobilisation des capitaux privés permettant de favoriser l’atteinte des objectifs nationaux d’atténuation et d’adaptation climatiques, tout en renforçant la résilience du secteur financier face aux risques climatiques", a-t-elle précisé.
Le reporting ESG a été instauré par la circulaire de l’AMMC n°03/19 relative aux opérations et informations financières, dans l’objectif de mieux renseigner le marché sur la performance et les risques extra-financiers des émetteurs.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre des initiatives de l’AMMC visant à favoriser le développement de la finance durable au Maroc et dans le prolongement de l’accord de coopération conclu entre l'IFC et l’AMMC en 2021 pour améliorer les pratiques des entreprises en matière de reporting ESG.
Elle a offert l’occasion de partager avec les parties prenantes concernées, notamment les émetteurs, les investisseurs et les professionnels, les résultats de l’évaluation des pratiques de reporting ESG sur la période 2021-2023, réalisée à l’aide d’un outil d’évaluation de la conformité et de la qualité des rapports, développé avec l’assistance de l’IFC.
La conférence a également permis d’échanger avec les participants sur leurs retours d’expérience, ainsi que sur les pistes et perspectives d’amélioration du cadre actuel.