Ce natif d’Ait Braym, aux environs de Tiznit, qui habite à Agadir, a un procédé bien particulier pour que son action ait l’effet optimal, sans avoir à déplacer une grande quantité de livres, ni à sillonner les rues pour les distribuer. Il approche les universités et les bibliothèques pour leur offrir son lot de publications parlant, dans différentes langues, du Maroc.
“Puisque je voyage beaucoup pour supporter l’équipe nationale, j’ai pensé à mener des actions pour la promotion du Maroc au sein des pays que je visite”, explique Abdellah Sadik à la MAP.
“Ainsi, j’apporte des publications qui traitent de la culture marocaine amazighe et des atouts touristiques de notre pays, en plus des cartes postales, pour les distribuer dans les pays que je visite”, raconte ce passionné de musique.
C’est justement la “mission” qu’il venait d’accomplir avec succès à Boukhara, à la veille du match des huitièmes de finale entre le Maroc et l’Iran. Arborant le maillot de la sélection nationale avec au dos l'inscription “Agadir” en lettres latines et son surnom "Azenzar" en Tifinagh, et coiffé d’une taraza, le chapeau de paille typiquement marocain, ornée des couleurs nationales, Abdellah Sadik s’est dirigé vers l’université d’Etat de Boukhara armé de ses quelques livres et cartes postales, de sa bonne foi et de sa passion pour la culture de son pays.
Malgré l’obstacle de la langue, Azenzar arrive à nouer un début de contact avec les responsables de l’université qui font montre d’une volonté réelle de s’ouvrir à ce visiteur hors du commun. L’entrée en scène d’un prof qui parle la langue arabe facilite les choses et ce qui aurait semblé au début, pour beaucoup, une idée irréalisable, à la limite sans effet réel, a commencé à prendre les allures d’un vrai événement au sein de cet établissement.
L'initiative semble être appréciée par les responsables de l’université qui lui réservent un accueil chaleureux, avec au programme -improvisé- une visite guidée de certaines installations de l’université, dont son musée exposant l’histoire et la culture de Boukhara et la bibliothèque, où il remet son précieux trésor au responsable de ce département.
L'”événement” ne passe pas sans le thé traditionnel ouzbek et des confiseries, avec un échange décontracté sur le Maroc, l’Ouzbékistan, le futsal, la musique et autres sujets et, bien sûr, la séance photos-souvenirs. A son départ, Azenzar a eu droit à un cadeau en retour, un livre sur la ville de Boukhara, qu’il a promis de remettre à une bibliothèque au Maroc.
La mission est donc bien accomplie pour ce supporter de la sélection marocaine de football, âgé de 47 ans, qui affirme avoir assisté “aux Coupes du Monde de football en Russie et au Qatar et aux Coupes d’Afrique des Nations au Gabon, en Egypte et en Côte d’Ivoire et aux derniers Jeux olympiques”.
C’est en Russie, à l’occasion du Mondial-2018, qu’il a eu pour la première fois cette idée originale de faire la promotion de son pays, le Maroc. “Je l’ai fait pour la première fois en Russie en 2018, ensuite j’ai réédité l’expérience lors d’événements footballistiques auxquels j’ai assisté pour supporter l’équipe nationale”, a-t-il souligné.
“En Russie, j’ai commencé à distribuer les cartes postales, quand je jouais avec des musiciens de la rue. J’ai aussi eu l’idée de déposer mes publications, rédigées en langue russe, avec les livres qu'empruntent les usagers du métro pour lire pendant le trajet et les déposer à leur arrivée. Comme ça, ces publications ont fait le tour de la ville sans grand effort de ma part”, a-t-il dit, satisfait.
“Ensuite, lors de mes voyages en Afrique, j’ai commencé à cibler les universités, notamment lors de la dernière édition en Côte d’Ivoire”, qu’il a rallié par voie terrestre.
Lors de ce périple, affirme-t-il, il a fait des initiatives à Nouakchott, à Dakar, à Ziguinchor, au sud du Sénégal, à Bamako et à Korhogo et San Pedro en Côte d’Ivoire.
“En Ouzbékistan, j’ai déjà distribué des publications sur le Maroc à la bibliothèque nationale de Tachkent”, au début du Mondial de futsal, a fait savoir Abdellah Sadik, qui a émis le souhait de voir ses concitoyens lui emboiter le pas, pour que chacun apporte sa petite, mais précieuse, contribution à la promotion du Maroc.
“C’est un message aux gens qui voyagent, que ce soit pour encourager l’équipe nationale ou en tant que simples touristes, pour qu’ils apportent avec eux des objets qui font connaître notre pays et les distribuer, afun que chacun de nous soit un ambassadeur du Maroc dans les pays qu’il visite”, a-t-il dit.
Concernant son surnom, il confie que “ce sont mes amis qui m’ont donné ce nom dès mon jeune âge, car je jouais à l'harmonica des morceaux du groupe Izenzaren (pluriel d’Azenzar), que j’admirais beaucoup”.
Avec l'âge, Azenzar a mûri et où il va, il sème au passage l’amour du Maroc et le désir de mieux le faire connaître, comme ce fut le cas, ce jour-là, à l’université d’Etat de Boukhara.