Cette rencontre, organisée par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), en partenariat avec le Centre africain d’études sur la démocratie et les droits de l’homme, et avec le soutien de la Mission permanente du Royaume du Maroc à Genève, a été marquée par les interventions d’invités de marque, dont l’ambassadeur Omar Zniber, Représentant permanent du Maroc auprès de l’Office de l'ONU à Genève et président du CDH, Amina Bouayach, présidente du CNDH, Hannah Forster, directrice exécutive du Centre africain sur la démocratie et les droits de l’homme, Abdelhay Moudden, ex-membre de l’IER, Bernard Duhaime, le nouveau Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion de la vérité, de la justice, des réparations et des garanties de non-récurrence, et Julia Raue, experte en justice transitionnelle du Haut-commissariat aux droits de l’homme (HCDH).
Dans leurs allocutions, les intervenants ont été unanimes à souligner le caractère unique de l’expérience marocaine en matière de justice transitionnelle non seulement dans la région, mais aussi à travers le monde, mettant en avant les avancées réalisées par le Royaume dans le domaine des droits de l’Homme depuis la mise en place de l’IER.
En ouvrant cette rencontre de haut niveau, Mme Bouayach a souligné que cette célébration est un “hommage à un parcours d’un pays qui, 20 ans auparavant, a fait le choix de se réconcilier pleinement avec son passé, de reconnaître son passé et de s’appuyer sur le passé pour bâtir un avenir meilleur”.
Cet événement vise aussi à partager avec les partenaires du Maroc son expérience de la justice transitionnelle, qui a contribué à jeter les bases d’une société diversifiée, a-t-elle dit, relevant qu’il y a 20 ans, le Royaume a franchi une étape sans précédent, non seulement dans la région mais aussi à l’échelle mondiale, pour devenir l’un des rares pays à affronter volontairement son passé, en enquêtant sur les abus, en reconnaissant les souffrances, en offrant des réparations, en préservant la mémoire, en rendant justice et en s’engageant à réformer.
Outre la réparation des abus du passé, ces réformes visent aussi à garantir un avenir où les droits de l’Homme sont protégés et la justice respectée pour tous, a dit la présidente du CNDH, ajoutant que ces réformes trouvent leur origine dans une volonté commune de l’État et de la société à sauvegarder la liberté.
De son côté, le président du CDH a souligné que l’Instance Équité et Réconciliation reste “un brillant exemple de la manière dont la justice transitionnelle peut faire progresser la responsabilité et favoriser la réconciliation, jetant les bases d’une réforme institutionnelle et sociétale”.
L’IER a non seulement abordé les violations passées, mais a également jeté les bases de réformes qui continuent de façonner la société d’aujourd’hui, couvrant la gouvernance, l’application de la loi et les cadres institutionnels conçus pour garantir la non-répétition des violations, a noté M. Zniber.
Par ailleurs, il a relevé que l’approche inclusive du Maroc en matière de réconciliation et de réforme, qui intègre les femmes et les jeunes, offre un modèle précieux aligné aux principes de la nouvelle note d’orientation sur la justice transitionnelle, publiée en octobre 2023 par le Secrétaire général de l’ONU, et qui constitue un document historique qui repositionne la justice transitionnelle comme un outil stratégique pour la paix, la prévention et le développement.
Pour sa part, M. Duhaime, qui a exprimé sa joie de participer à la célébration du 20ème anniversaire de l’IER, s’est félicité, dans une intervention vidéo, de la tenue de ce panel de haut niveau, qui intervient à point nommé dans la mesure où il traite d’un sujet d’actualité pressante.
L’experte en justice transitionnelle du HCDH, a, quant à elle, rendu hommage au travail de l'IER, dont la création est un “signe de clairvoyance, d'anticipation et d'écoute des préoccupations exprimées par la société”.
Avec l’IER, le Maroc s’est érigé en pays “pionnier dans la région et au-delà”, en introduisant un nouveau concept et une nouvelle méthodologie dans le traitement du dossier des violations passées des droits de l’Homme, a dit Mme Raue, qualifiant d’”unique” l’expérience de l’IER.