S’exprimant lors d’un atelier consacré à la dissémination des résultats de l’évaluation PEFA 2023 (Public Expenditure and Financial Accountability), organisé par le ministère de l’Économie et des Finances en partenariat avec la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l'Union Européenne et l'Agence Française de Développement, M. Lekjaa a indiqué que cette évaluation, portant sur la période 2020-2022, a révélé une performance élevée du système de gestion des finances publiques au Maroc, depuis la précédente évaluation.
Ces réalisations témoignent de l’engagement continu du Maroc pour l’amélioration de la performance et de la transparence du système de gestion des finances publiques, a relevé M.Lekjaa.
Ainsi, le rapport souligne "la crédibilité de nos prévisions budgétaires, qui découle directement de la clarté de nos objectifs. Nous savons où nous en sommes et où nous allons dans les années à venir, et les programmes et objectifs à atteindre d'ici 2030 sont désormais bien définis et arrêtés", a-t-il précisé.
Ce rapport, a-t-il soutenu, met également en avant l'amélioration de notre cadre juridique et la transparence accrue de nos opérations, comme il insiste aussi sur l'efficacité de notre système de contrôle, et la crédibilité des travaux de la Cour des comptes.
Par ailleurs, le ministre a relevé que ce rapport a aussi permis d'identifier des domaines nécessitant des améliorations, notamment au niveau de la réduction des délais de publication de la loi de règlement et de la mise en place des lignes directrices régissant la programmation des projets d’investissement, y compris l’examen de l’incidence genre.
De son côté, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, Moustapha Ndiaye, a mis en exergue l'importance du cadre PEFA, qui s'impose depuis plus de 20 ans comme une norme internationale pour le diagnostic de la gestion des finances publiques, dans une perspective d'harmonisation des méthodes d'évaluation.
"Aujourd'hui, le PEFA est adopté par plus de 150 pays et il permet d'évaluer la performance du système de gestion des finances publiques sur la base d'éléments propres, ce qui constitue un outil privilégié de dialogue autour des priorités de réforme des finances publiques et de planification de leur mise en œuvre", a-t-il expliqué.
Pour le Maroc, l'évaluation du PEFA a été réalisée en adoptant une démarche agile, a-t-il précisé, ajoutant que plus de 60% des indicateurs de la gestion des finances publiques ont obtenu les notes les plus élevées, de A à B et B+, démontrant ainsi la solidité du système de gestion des finances publiques marocain.
M. Ndiaye a, par la même occasion, réaffirmé la responsabilité de la Banque mondiale en tant que chef de file des partenaires techniques et financiers, ainsi que celle de l'ensemble des partenaires présents, à soutenir le Maroc dans les différentes phases de mise en œuvre des projets et programmes de réforme de la gestion des finances publiques en cours et ceux qui découlent du plan d'action issus de cette évaluation.
Troisième évaluation réalisée au Maroc, après celles de 2009 et de 2016, PEFA 2023 repose sur l’analyse objective de 31 indicateurs, regroupés autour de 7 piliers, couvrant trois grands objectifs de l’évaluation, à savoir la discipline budgétaire, l’allocation stratégique des ressources et l’efficacité de l’utilisation des ressources aux fins de la prestation des services.
Cette édition a introduit, pour la première fois, un module complémentaire évaluant la gestion des finances publiques sensible au genre, témoignant des performances réalisées.
Portant sur la période 2020-2022, l'évaluation a révélé une performance globalement élevée du système de gestion des finances publiques au Maroc depuis la précédente évaluation, où 9 indicateurs ont affiché des progrès positifs et 10 indicateurs ont maintenu la même performance.
Outre la performance réalisée dans l’intégration du genre dans la programmation budgétaire, le rapport PEFA a mis en valeur plusieurs volets dont notamment la crédibilité des prévisions budgétaires, la transparence au niveau des transferts des subventions, la mise en place d’une approche axée sur la performance et l’efficacité au niveau des procédures de gestion de la dette.
Il a, en outre, mis en relief le suivi rigoureux des actifs financiers, le développement remarquable au niveau du système de passation des marchés publics, la fiabilité des rapports trimestriels sur l’exécution du budget, l’intégrité élevée des données financières et la haute crédibilité de la Cour des Comptes.