Financé par le Royaume-Uni et le Canada, ce programme étalé sur la période 2024-2026, vise à mettre en place des modules de formation modernes et intégrés en vue de renforcer les capacités des psychologues dans le domaine de la lutte contre les velléités d’extrémisme violent chez certains prisonniers au cours de la période d'incarcération.
S’exprimant à cette occasion, le Délégué général à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Salah Tamek, a affirmé que le Maroc est devenu un pays pionnier dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de réhabilitation et de réinsertion des prisonniers extrémistes et violents.
La DGAPR, a-t-il dit, accorde une importance particulière à la situation de cette catégorie de détenus dans un souci de répondre à leurs besoins, tout en prenant en compte les exigences de la sûreté au sein des établissements pénitentiaires.
Sur le plan sécuritaire, il a fait savoir que la Délégation Générale prend toutes les mesures nécessaires pour protéger les personnes condamnées par les tribunaux, en vertu du Code pénal, contre toute forme d’influence négative exercée par les détenus violents.
S’agissant de la réinsertion des détenus, des programmes bien ficelés sont mis en place pour inciter cette catégorie de détenus à changer leur comportement et à revoir leurs idées idéologiques erronées, a-t-il expliqué.
M. Tamek a fait observer que ce nouveau programme vise à consolider et à élargir les champs d’application des mesures prises en matière de formation des gardiens des prisons et des psychologues qui sont en étroite contact avec les pensionnaires afin de lutter contre toutes les formes d’extrémisme violent, à la faveur de l’introduction de procédés modernes et en phase avec les défis émergents inhérents à la gestion de ce fléau.
Pour sa part, le directeur exécutif du Centre mondial pour la coopération sécuritaire, Eeleco Kessels, a indiqué que le Centre lancera, en partenariat avec la DGAPR, des initiatives portant sur le développement des compétences et des formations destinées à remédier à l’extrémisme violent au sein des établissements pénitentiaires et à consolider les politiques de réhabilitation et de réinsertion des détenus extrémistes et violents.
Il a mis en avant, à cet égard, le rôle de ces spécialistes dans l’accompagnement des prisonniers et leur réinsertion au sein de la société après la fin de leur peine carcérale.
L'ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc, Simon Martin, a de son côté souligné que ce partenariat marque une nouvelle étape dans la coopération entre la DGAPR et le gouvernement britannique, notant qu'il vise à renforcer les services fournis en milieu carcéral à travers un accompagnement psychologique des détenus au terme de leur période d’incarcération.
Quant à l’ambassadrice du Canada au Maroc, Isabelle Valois, elle s’est félicité de la coopération maroco-canadienne dans le domaine de la réhabilitation et de la réinsertion sociale des détenus depuis des années, notant que la formation lancée ce mardi revêt une importance capitale en mettant à contribution des spécialistes psychologues pour accompagner les prisonniers après avoir achevé leur période d’incarcération, l’objectif étant de favoriser leur intégration au sein de la société.
Ce programme de formation s’inscrit dans la continuité d’un plan de coopération entre la DGAPR et le centre mondial pour la coopération sécuritaire au titre de la période 2007-2020.
Il a permis au total la formation de 10.000 fonctionnaires relevant de 78 établissements pénitentiaires sur des procédés relatifs à la lutte contre l’extrémisme violent en milieu carcéral.