Dans son intervention lors de la Conférence ministérielle sur la science, la technologie et les applications nucléaires et le programme de coopération technique, M. Farhane a souligné que le Maroc demeure "pleinement engagé" à continuer à partager, soit dans un cadre bilatéral, soit en coopération avec l'AIEA, son expérience avec ses partenaires ainsi qu'avec les pays africains en vue de promouvoir l'utilisation des applications, de la science et de la technologie nucléaires à des fins pacifiques.
"L'utilisation sûre et sécurisée des applications nucléaires est une priorité partagée par le Maroc et l'AIEA en Afrique", a affirmé le diplomate.
Il a relevé que le Maroc a développé, grâce au soutien de l'AIEA, une expertise nationale dans la promotion de l'utilisation pacifique des applications et des technologies d'une manière sûre, sécurisée et durable dans de nombreux domaines, notamment la santé, la médecine nucléaire, la nutrition, l'eau, l'agriculture, l'industrie, l'environnement, l'énergie, la sûreté nucléaire et la sécurité.
Dans ce contexte, le Maroc prend des mesures, en coopération avec l'AIEA, visant à renforcer les capacités nationales et à partager l'expertise dans le domaine des applications nucléaires, en particulier en partenariat avec les États membres africains, a précisé M. Farhane.
Le Maroc organise ainsi, chaque année, des activités de renforcement des capacités pour les experts de plus de 40 États membres de l'AIEA en Afrique, a-t-il rappelé, faisant valoir que des centaines de bourses, de visites scientifiques, d'ateliers, de certifications, ainsi que des missions d'experts sur le contrôle réglementaire et la sécurité nucléaire pour les autorités des États membres africains, sont organisées chaque année.
Réaffirmant le rôle central de l'AIEA dans la fourniture d'une assistance technique aux États membres pour assurer l'utilisation sûre et sécurisée des applications nucléaires, le diplomate a salué les initiatives phares innovantes et pragmatiques du Directeur Général de l'Agence, Rafael Mariano Grossi, à savoir ZODIAC, NUTEC Plastics, Rays of Hope et Atoms4Food, qui ont apporté une réponse tangible et efficace aux maladies zoonotiques, à la pollution marine, à la thérapie du cancer et à la sécurité alimentaire.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ces initiatives, la coopération entre le Maroc et l'AIEA a été renforcée et soutenue après la visite officielle de M. Grossi au Maroc, en juin 2022, a rappelé M. Farhane, ajoutant que le Royaume a pris des mesures concrètes pour développer une infrastructure de formation internationalement reconnue pour les applications nucléaires pacifiques.
Ainsi, plusieurs institutions marocaines ont contribué à la mise en œuvre des initiatives phares de la direction générale, comme le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN), l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR), le Centre national d'oncologie de Rabat, le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST).
M. Farhane a également rappelé le soutien continu du Royaume à l'initiative Zodiac, qui vise à renforcer les capacités de détection et de lutte contre les maladies infectieuses transmises de l'animal à l'homme (zoonoses) et qui a été adoptée sous la présidence marocaine de la 64e Conférence générale de l'AIEA.
Dans le but de renforcer la dimension régionale de cette initiative, le Maroc a organisé, conjointement avec l'AIEA, il y a deux semaines, la réunion régionale de Rabat sur la mise en œuvre de ZODIAC en Afrique, qui a donné un élan à la mise en œuvre de cette initiative, en renforçant le réseau africain des laboratoires nationaux.
Au cours de cette réunion, 31 États membres africains ont participé et adopté un document établissant une feuille de route claire visant à renforcer l'approche collaborative, les mesures de coordination et les interactions synergiques entre les laboratoires ZODIAC africains.
Dans le cadre du même engagement, le Maroc a organisé pour la première fois un panel de haut niveau, avec la participation du directeur général de l'AIEA, sur le thème « le rôle de la technologie nucléaire dans la lutte contre le cancer du col de l'utérus en Afrique », qui a conclu à la nécessité de renforcer la synergie, la dynamique et la complémentarité entre tous les acteurs de la lutte contre le cancer du col de l'utérus en Afrique, a encore dit l’ambassadeur.
Le Maroc, qui abrite un centre d'ancrage régional de l'AIEA pour la thérapie du cancer, reste d'ailleurs pleinement engagé à soutenir l'initiative « Rayons d'espoir », qui vise à fournir des soins contre le cancer pour tous et à pallier le manque de radiothérapie dans les pays en développement, a assuré M. Farhane.
Par ailleurs, l'utilisation de la technologie nucléaire pour le dessalement et la production d'eau potable est plus que jamais cruciale, a-t-il estimé, notant que dans ce contexte, le Maroc a présenté cette année, en tant que signataire, une résolution soumise par le G77 et adoptée par consensus lors de la 68e Conférence générale de l'AIEA sur le « Plan de production économique d'eau potable à l'aide de réacteurs nucléaires de petite et moyenne taille ».
Cette résolution souligne la nécessité d'un renforcement continu de la coopération internationale dans la planification et la mise en œuvre des programmes de dessalement nucléaire, a-t-il dit.