Ce colloque dédié à la Cyberviolence à l'égard des femmes et des filles est organisé par la Délégation interministérielle aux droits de l'Homme en partenariat avec le ministère de l'Intérieur, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Gendarmerie Royale, avec le soutien de l'Agence belge de développement (ENABEL).
S'exprimant au nom du ministre de la Justice, la Secrétaire Générale de la Délégation interministérielle aux droits de l'Homme, Fatima Berkane a relevé que le Royaume a veillé à accompagner le développement de la sphère numérique et à assurer la protection des femmes contre la discrimination et la violence, en renforçant son cadre législatif et institutionnel à cet égard.
Ce renforcement a notamment porté sur la création de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP) et sur l'adoption de la loi n°31.13 relative au droit d'accès à l'information et de la loi n°20.05 relative à la cybersécurité.
Ce cadre a été renforcé par la création de l'Agence de Développement du Digital (ADD), chargée de mettre en œuvre la stratégie gouvernementale dans ce domaine, de promouvoir la diffusion et l'utilisation des outils numériques, et par l'adoption de la Stratégie Nationale de Cybersécurité 2030 "et de la stratégie "Digital Morocco 2030", a-t-elle relevé.
Pour sa part, la représentante du ministère de l'Intérieur, Karima Brahimi, a affirmé que le ministère, avec la contribution des services de sécurité et en coordination avec les autorités locales et les collectivités territoriales, œuvre à lutter contre la violence à l'égard des femmes, y compris la cyberviolence, dans le cadre général de la lutte contre la criminalité, notamment au niveau de la protection numérique à la lumière de la dépendance croissante aux technologies et à l'intelligence artificielle.
Elle a exprimé son souhait de voir ce colloque aboutir à des recommandations à même d'aider à lutter davantage contre la violence numérique à l'égard des femmes et des filles, notant les progrès réalisés par le Maroc dans le domaine de la promotion des droits de la femme.
De son côté, le commandant de la Gendarmerie Royale, Rajae Maroudi, a indiqué que la Gendarmerie Royale est au diapason de la dynamique que connaît le Maroc dans le domaine de la lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles, soulignant que la Gendarmerie Royale s'est engagée dans le renforcement de ses structures et de ses capacités de lutte contre l'utilisation des technologies de l'information à des fins criminelles, conformément à un plan d'action qui suit effectivement la politique criminelle et les développements du crime organisé.
Le contrôleur général à la DGSN, Maryama El Iraqi, a mis en lumière certaines statistiques qui reflètent l'aggravation de la violence contre les femmes et les filles à l'ère du développement des moyens de communication modernes, expliquant que la Direction Générale de la Sûreté Nationale a élaboré une stratégie sécuritaire à plusieurs volets visant à lutter contre la criminalité dans toutes ses formes.
Et d'affirmer que la DGSN a mis en place un plan de travail stratégique mobilisant les efforts et les ressources des différentes unités de sécurité, tout en coordonnant les activités et interventions avec les parties concernées, afin de fournir les capacités et les moyens matériels et organisationnels nécessaires pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles, ses causes et ses conséquences, Reem Alsalem, a souligné, dans une allocution à distance, que les interactions en ligne ne sont pas équitables entre les sexes, malgré les aspects positifs de l’utilisation d’internet, notamment la création de réseaux de solidarité féminine et l’accès à des informations essentielles pour les femmes.
La directrice du Social Innovation Lab de l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), Bouchra Rahmouni a, quant à elle, indiqué que l’université œuvre à sensibiliser les étudiants et le personnel aux dangers de l’espace cybernétique, notamment à travers la formation d’experts capables de relever les défis liés à toutes ses formes.
Le Chargé d'Affaires à l’Ambassade de Belgique au Maroc, Stefan Meersschaert, a affirmé que le Maroc déploie de grands efforts pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles, estimant que les partenaires marocains peuvent partager leurs expériences dans ce domaine à travers les discussions tenues lors de ce colloque international, qui réunit de nombreux acteurs et représentants de la société civile et du secteur privé.
Au programme de ce colloque de deux jours figurent des sessions axées sur plusieurs thèmes dont "le cadre national de protection des victimes et la lutte contre la cyberviolence", "la cyberviolence: état des lieux et dispositifs de prise en charge des femmes et des filles victimes de cyberviolence", "les bonnes pratiques dans la lutte contre les infractions liées à la cyberviolence et les procédures judiciaires" et "la coopération internationale dans la lutte contre la cyberviolence".