S’exprimant à l’ouverture d’un atelier de réflexion sur le thème "Prévention des disparitions dans le contexte des migrations, protection des droits des familles et gestion humanisée des frontières", initié en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations- section Maroc (OIM), Mme Bouayach a fait savoir que cette réalité souligne l’urgence de renforcer la coopération institutionnelle dans le cadre de la mise en œuvre de l’objectif 8 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
Elle a également mis l’accent sur la nécessité de s’interroger sur le degré de mise en œuvre dudit objectif, qui devrait constituer un cadre novateur de coopération et permettre l’élaboration de réponses adaptées aux défis majeurs liés à la protection des droits des personnes en migration.
Mme Bouayach a, par la même occasion, salué les trois dynamiques devenues prédominantes dans le cadre de la prévention des disparitions dans le contexte de la migration et de la gestion humanisée des frontières. Il s’agit en premier de la dynamique institutionnelle, qui se manifeste clairement à travers l’action de certains États d’Afrique de l’Ouest qui intensifient leurs efforts en matière de prévention des disparitions.
Concernant le Maroc, la présidente du CNDH a indiqué que "le Référentiel de procédures standards pour un système d’orientation et de prise en charge des migrants, élaboré par le ministère de l’Intérieur, contribue à cette dynamique en instaurant des procédures de gestion humanisée des frontières".
La deuxième dynamique est, quant à elle, portée par les organisations internationales qui jouent un rôle crucial en matière de documentation et de renforcement des capacités, a-t-elle souligné.
Selon elle, la troisième une dynamique est de nature citoyenne menée par la société civile à travers l’engagement des nombreux acteurs dont le rôle, au plus proche des familles des disparus, est absolument fondamental. Leur dévouement quotidien est essentiel à la compréhension des parcours migratoires et à la formulation de réponses adaptées, a-t-elle dit.
Après avoir exposé les efforts consentis par le CNDH en matière de protection des droits des migrants particulièrement la protection de leurs droits dans les zones frontalières, Mme Bouayach a fait observer que cet atelier constitue une opportunité précieuse pour réaffirmer l’engagement universel en faveur de la mise en œuvre de l’objectif 8 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et réfléchir à l’instauration de nouvelles modalités de coopération, en vue de prévenir les disparitions durant les parcours migratoires, de protéger les familles et de promouvoir une gestion humanisée des frontières.
Cet événement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté à Marrakech en 2018 dont l’objectif 8 vise à "sauver des vies et à instaurer une coordination internationale efficace face à la problématique des migrants disparus".
Il ambitionne également de soutenir l’opérationnalisation des recommandations formulées dans le cadre de la réunion thématique sur la séparation des familles et les personnes disparues dans le contexte des migrations, tenue en septembre 2023 dans le cadre du Processus de Rabat.
Rassemblant départements ministériels, organisations internationales et acteurs de la société civile, ce séminaire a été l’occasion de partager les bonnes pratiques en matière de gestion des cas de disparition, de soutenir l’approche participative via la mise en exergue du rôle de la société civile et d'approfondir la réflexion pour le renforcement des dispositifs d’identification des personnes décédées.
Il s'agit aussi de rappeler le cadre juridique de protection et les mesures afférentes, de présenter les expériences de la société civile intervenant en soutien des familles de disparu(e)s, et de partager les expériences de coopération en matière de prévention des disparitions.