Cette rencontre, tenue en présence notamment de l’ambassadeur du Maroc en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg, Mohamed Ameur et de plusieurs personnalités politiques, académiques et de la société civile du Maroc et de Belgique, a été marquée par un hommage rendu à des anciens travailleurs des mines, faisant partie de la première génération d’immigrés qui se sont installés en Belgique en vertu de la Convention sur l’occupation des travailleurs marocains, signée en 1964.
Des hommages ont également été rendus à de jeunes cadres et entrepreneurs belgo-marocains, représentant le dynamisme de la jeune génération de la diaspora marocaine en Belgique et sa contribution remarquable au paysage socio-économique et politique du pays d'accueil, tout en restant attachée au Maroc et œuvrant activement pour son développement et son rayonnement.
La cérémonie a aussi porté sur des interventions académiques qui ont passé en revue l’histoire de l’immigration marocaine en Belgique et les différentes phases d’intégration que les premières générations d’immigrés ont connues, ainsi que la transmission de leur histoire migratoire aux jeunes générations de belgo-marocains.
Ainsi, Hassan Bousetta, professeur à l’Université de Liège, a indiqué que si la présence de travailleurs marocains en Belgique est attestée dès la période entre les deux guerres, l’accord de 1964 a eu un impact décisif en termes d’ampleur de l’immigration marocaine en Belgique, ayant conduit à l’enrichissement de la diversité culturelle et sociale de ce pays ainsi qu’au renforcement des liens économiques, culturels et sociaux avec le Maroc.
De son côté, Rim Arara, docteur en sciences politiques et sociales et chargée de projet académique au Québec, a mis la lumière sur les efforts déployés par les premiers migrants marocains en Belgique, les “artisans pionniers de l’intégration” dans la société d'accueil, mettant l’accent sur le continuum d’apprentissage, d’intégration et de transmissions de valeurs qui s’est poursuivi de la première à la troisième génération de Marocains installés en Belgique, permettant à cette communauté de contribuer à la diversité et au développement de la société belge tout en entretenant des liens étroits avec le Maroc.
Intervenant à cette occasion, M. Ameur a mis en exergue l’importance de cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre d’une série d’activités culturelles et académiques organisées cette année en commémoration du 60ème anniversaire des accords de main d’œuvre entre le Maroc et la Belgique, qui ont “transformé profondément les deux pays et impacté d’une façon irréversible les deux sociétés”.
Il a également relevé l’excellence des relations politiques, économiques et sociales qui lient les deux Royaumes, notant que les deux pays entretiennent une amitié ancienne et des relations qui remontent loin dans l’histoire et ne cessent de s’étendre et de s’enrichir notamment sur les plans humain, diplomatique et économique. La présence en Belgique d’une forte communauté marocaine a pour effet de renforcer ces liens et d’ouvrir les perspectives pour davantage de coopération bilatérale, a-t-il dit.
De son côté, le Consul général du Maroc à Liège et au Grand-Duché de Luxembourg, Abdelkader Abidine, a indiqué que cette rencontre vise non seulement à faire le bilan de l’accord de 1964 mais surtout d’approfondir la réflexion autour de l’immigration et d’adopter une orientation prospective tournée vers le futur des relations bilatérales.
Le but de cette commémoration est également de répondre à un besoin de reconnaissance envers les premiers migrants marocains installés en Belgique, en particulier les travailleurs des mines, ainsi que de sensibiliser sur la question migratoire et ses conséquences économiques, politiques et culturelles, a-t-il ajouté, notant que l’immigration marocaine a façonné significativement le visage de la Belgique aussi bien sur le plan démographique que socio-économique et culturel, et constitue un trait d’union entre les deux pays et un levier pour leur développement économique et social.
La rencontre a connu la présentation d’une exposition de photographies sur l’immigration marocaine en Belgique, notamment les portraits de plusieurs travailleurs des mines de la première génération d’immigrés, réalisée par Mohamed Fekrioui en collaboration avec le Centre régional d’intégration de Charleroi (CRIC).