Intervenant à l'ouverture de ces assises, qui ont été placées sous le thème "Quelle place des services dans la stratégie de développement économique et social ?", le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a affirmé que le secteur des services connaît une évolution significative, notamment avec l'impact des technologies accessibles.
"Alors que traditionnellement l'industrialisation était considérée comme le moteur principal du développement économique, les chiffres récents montrent que le secteur des services connaît une croissance remarquable", a-t-il fait remarquer, notant que cette dynamique a permis une meilleure organisation et exportation des services, tout en générant des emplois.
Toutefois, a relevé le ministre, ce secteur demeure fragmenté, avec de grandes disparités entre le formel et l'informel. En outre, le secteur est dominé par les très petites et petites entreprises, représentant la majorité des acteurs, a-t-il ajouté, indiquant que cette situation soulève un défi majeur consistant à fédérer les efforts et à structurer le secteur à même de répondre aux besoins de la population et de l'économie de manière efficace.
M. Sekkouri a également estimé que la restructuration du secteur des services est d'autant plus urgente dans le contexte des grands projets à venir, en particulier la Coupe du Monde 2030 qui pourrait constituer un levier pour réorganiser et développer les services à l'échelle nationale.
Pour relever ce défi, des initiatives de soutien à l'emploi et à l'inclusion économique sont nécessaires, a-t-il préconisé, rappelant que des actions concrètes sont attendues dans les domaines de la formation professionnelle et de la valorisation des compétences.
De son côté, le président de la Fédération du Commerce et Services (FCS), Hicham Saadli, a fait savoir que le secteur des services occupe une place centrale dans l'économie marocaine, représentant 50% du PIB (produit intérieur brut). Il a, dans ce sens, mis en avant l'impératif de développer davantage ce secteur qui offre un potentiel considérable en termes de création d'emplois et de dynamisation des autres secteurs économiques.
En outre, le président de la FCS a insisté sur le renforcement des investissements dans le développement des compétences, parallèlement à l'adaptation aux nouvelles technologies et la création d'un environnement favorable aux services innovants, considérant qu'une approche intégrée et multidimensionnelle est nécessaire pour exploiter pleinement ce potentiel.
Évoquant la nouvelle initiative de la CGEM, M. Saadli a indiqué que la création de "MarocServices", inspirée de "MarocIndustries", vise à structurer et à soutenir le développement du secteur des services.
A l'issue de la séance d'ouverture de cette première édition des Assises des Services, un mémorandum a été signé par le président de la CGEM, Chakib Alj, le président de la FCS, Hicham Saadli, le président de la Fédération marocaine de l'externalisation des services (FMES), Youssef Chraibi, et le président de l'APEBI (Fédération des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring), Redouane El Haloui.
Ce mémorandum a pour objectif de créer le "Groupe Maroc Services" pour fédérer les fédérations sectorielles des services afin de promouvoir ce secteur comme pilier stratégique de l’économie marocaine. Les domaines de collaboration définis dans le mémorandum sont la coordination sectorielle pour faciliter la synergie et mutualiser les ressources, la promotion des services marocains pour valoriser les compétences locales et développer l'internationalisation, et la représentation des membres auprès des autorités pour des réformes favorables au secteur.
Aussi, une convention cadre de partenariat entre la CGEM, la FCS et le ministère de l'Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l'Emploi et des Compétences a été conclue pour établir un cadre collaboratif pour soutenir le secteur du commerce et des services, en particulier dans les domaines de la formation, de l'emploi et de l'employabilité.
Ce partenariat stratégique a pour but de renforcer les capacités des jeunes entrepreneurs et de favoriser leur intégration professionnelle en promouvant des initiatives qui encouragent l'entrepreneuriat et l'insertion des jeunes dans le secteur.
Le ministère assurera le pilotage et le suivi de la mise en œuvre de la convention, tout en mobilisant les partenaires nationaux et les organismes sous tutelle pour concrétiser les différents axes du partenariat, tandis que la CGEM et la FCS s'engagent à mobiliser les entreprises du secteur pour contribuer activement à la réussite des initiatives et à mettre en place des programmes de sensibilisation visant à promouvoir l'inclusion économique, l'emploi et la formation professionnelle auprès des entreprises concernées.