Le correspondant du journal à Genève, Assis Moreira, écrit que « l'intégration logistique et le renforcement des chaînes de valeur (sont) au cœur de la consolidation du partenariat stratégique » entre le Maroc et le Brésil.
Dans un monde globalisé, a-t-il noté, « l’efficacité logistique et l’intégration des chaînes d’approvisionnement déterminent la compétitivité économique » des pays, ajoutant que « le Maroc et le Brésil peuvent optimiser leurs infrastructures et élargir le flux d’échanges entre l’Amérique du Sud et l’Afrique », grâce notamment aux infrastructures portuaires mises en place par le Royaume.
Sous le titre « Maroc : l'Europe du Sud est juste en face », Assis Moreira souligne que la « nouvelle étape dans la coopération entre le Brésil et le Maroc ouvre des possibilités d'affaires pour les entreprises brésiliennes à la fois en Afrique et en Europe », rappelant que ce pays « riche de ses influences africaine, andalouse, hébraïque et méditerranéenne, est considéré comme un facteur de diversité et de stabilité dans la région ».
Le Maroc, poursuit-il, est l’un des rares pays à disposer d’un double accès maritime : l’Atlantique et la Méditerranéen. Sa position stratégique au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient acquiert une importance géopolitique croissante dans le contexte actuel ».
Mettant en avant son vaste littoral et sa proximité avec les principales routes maritimes, le journal note que le Royaume, qui est devenu un acteur crucial dans les réseaux commerciaux mondiaux, a « optimisé cet atout géographique en investissant massivement dans de grands projets d’infrastructures, telles que le port de Tanger Med et le train à grande vitesse, le seul sur le continent africain".
Rappelant l’approche du Maroc pour multiplier ses partenaires commerciaux, le journal brésilien écrit que le Royaume a conclu des accords commerciaux avec les États-Unis et l'Union européenne, tout en maintenant des liens importants avec la Chine.
Alors qu’il s’érige en « principal partenaire commercial de l'UE parmi les pays du 'voisinage sud’ », le Maroc continuent d’attirer les entreprises chinoises et gagne en importance sur l'échiquier mondial.
C’est dans ce contexte que « le Royaume a lancé une Initiative Atlantique, qui comprend un plan ambitieux visant à créer un réseau de transport et de commerce solide reliant sa côte Atlantique avec les 10 pays du Sahel, dont le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie. Il existe également un projet de gazoduc de 25 milliards de dollars avec Le Nigéria qui va connecter les installations énergétiques de 14 pays africains limitrophes de l’Atlantique ».
« Avec cette ouverture sur l’Atlantique, fait observer la publication, le Brésil est en passe de devenir beaucoup plus important pour la Maroc. Avec plus de 3 mille kilomètres de côtes atlantiques, le Maroc a le plus long littoral d'Afrique et partage cet avantage géographique avec le Brésil, qui a un littoral de plus de 8 mille kilomètres ».
L’analyse du journal « Valor » s’appuie en particulier sur les résultats de la dernière visite à Rabat du ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, la première depuis 2016 d’un chef de la diplomatie brésilienne qui « a mis la coopération atlantique à l’ordre du jour".
Elle s’adosse aussi aux propos de l’ambassadeur du Brésil à Rabat, Alexandre Parola, qui a écrit dans la préface d'un livre sur les relations Brésil-Maroc que le Royaume, « avec sa situation privilégiée et ses investissements dans les infrastructures portuaires et logistiques, se distingue comme un hub de connexion entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient ».
Pour le diplomate brésilien, le port de Tanger Med, situé à seulement 14 kilomètres des côtes espagnoles, « pourrait être mieux utilisé par les entreprises brésiliennes qui exportent vers l’Afrique et l’Europe », soulignant le gain de temps conséquent pour le transport maritime entre le Brésil et ses principaux débouchés en Europe.
« La présence d’entreprises brésiliennes (au Maroc), peut signifier des gains économiques importants », insiste l’ambassadeur brésilien, qui donne les exemples de l’avionneur Embraer ou de l’entreprise publique Petrobras, côté brésilien, et celui de l’OCP, côté marocain.
Alexandre Parola évoque également les opportunités de coopération bilatérale en matière de gestion de la sécheresse, du tourisme après la reprise de la liaison Casablanca-Sao Paolo et de la sécurité alimentaire.
Enfin, conclut-il, « le Maroc et le Brésil peuvent établir un ‘lien privilégié’ avec le continent africain et ses marchés ».