Au cours de cette fête, à forte charge symbolique et où la convivialité va de pair avec les traditions ancestrales, les habitants de Khénifra ravivent les traditions culinaires et vestimentaires d'autrefois dans un moment de partage qui fait écho aux coutumes du passé.
Dans la petite commune montagneuse de Had Bouhssousane, l'heure est à la tradition. Il est midi quand Souad Mimouni, actrice associative et ses voisines, parées, toutes, de leurs robes amazighes aux couleurs éclatantes, s’affairent à concocter avec soin des mets du passé porteurs d'une mémoire collective vivace.
Elles préparent les plats du Nouvel An amazigh avec une passion palpable, mêlant les arômes des épices qui s'entrelacent dans l’air dégageant les senteurs de légumes frais, de viandes et du couscous délicatement travaillé à la main comme pour rappeler la fertilité de la terre nourricière, Id Yennayer incarne cette relation combien sacrée entre l'Homme et la nature.
Le soir venu, les tables se garnissent de plats concoctés dans la pure tradition amazighe que les femmes de Had Bouhssousan s'emploient à perpétuer d’année en année, des plats qui incarnent non seulement la générosité et l’hospitalité des tribus Zayane, mais témoignent également de l'importance de la convivialité et du partage dans la culture marocaine.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Mimouni a souligné que les célébrations de Id Yennayer à Khénifra témoignent d’un fort attachement des habitants de la ville à leur identité amazighe, faisant savoir que cet événement qui coïncide cette année avec la nuit du 14 janvier du calendrier grégorien marque non seulement le début d'une nouvelle année, mais aussi l’occasion de se rappeler les traditions d’antan.
A cette occasion, les femmes se parent de leurs plus belles tenues amazighes, symboles d’élégance et de respect pour le patrimoine, a-t-elle fait savoir, rappelant que Id Yennayer constitue une occasion pour renforcer les liens familiaux et communautaires, tout en transmettant notre riche héritage aux générations futures.
Cette occasion est célébrée comme il se doit dans la pure tradition gastronomique locale, avec des plats emblématiques qui reflètent la richesse culinaire de la région, parmi lesquels les mets incontournables, dont le couscous aux légumes, indétrônable de la gastronomie marocaine, le harbar, cette soupe à base d'orge servie avec un filet d’huile d’olive et de l'origan séché et le Trid, ce plat savoureux à base de poulet fermier, de lentilles et de fenugrec.
Un autre moment particulier de cette célébration réside dans une coutume centenaire qui veut que celle qui trouve le noyau d'une datte cuite dans le bouillon de couscous est considérée comme chanceuse, a fait savoir Mme Mimouni.
Les us et coutumes des tribus des Zayane apparaissent clairement à travers Id Yenayer qui fait renaître des traditions culinaires vouées à l'oubli et que les habitants du Moyen Atlas tentent tant bien que mal de les perpétuer et de les préserver des affres du temps.
Pour l’ensemble des habitants de Khénifra, la célébration du Nouvel An amazigh en tant que jour férié national officiel payé, à l’instar du premier Moharram de l’année de l’Hégire et du Jour de l’an du calendrier grégorien constitue une source de joie qui fait partie intégrante de leur fierté de l’identité marocaine.