Près d'une centaine de convives, petits et grands, y compris des Suisses amis du Maroc, ont pris part à ce moment de partage.
La soirée a été rehaussée par la présence de l’ambassadeur du Maroc en Suisse, Lahcen Azoulay, et du Consul honoraire du Royaume à Lausanne, El Yazid Mouhsine, par ailleurs président de l’Alliance Suisse-Maroc et "figure pivotale" de la diaspora marocaine en Suisse, ainsi que les dirigeants et cadres du tissu associatif marocain venant de plusieurs régions de la Confédération helvétique.
L’événement s’est voulu une opportunité d’échange de l'expérience de la diaspora durant l’année écoulée. Il s’agissait de "partager les difficultés, les ambitions et les projets de la Fédération, mais surtout de retrouver un peu de nos racines. Cette année, nous avons centré ces racines sur la culture musicale", a relevé M. Salah Dine Qanadli, président de la FedMS.
Le choix a été porté sur la culture arabo-andalouse et en particulier autour du parcours de la chanson Fiachia en explorant cette Qasida (poème) sous ses différentes facettes, ainsi que sur l'histoire de Nass El Ghiwane, et le mouvement ghiwani de manière générale, et son apport inestimable à la culture et à l’identité marocaines.
"C’était l’occasion de montrer ce que nous sommes, notre culture, comment nous appréhendons notre relation avec le pays, en invitant des amis du Maroc et nos autres amis établis en Suisse, à partager ce moment et à connaître de plus en plus le Maroc", a déclaré M. Qanadli à la MAP.
L’objectif était aussi de s’adresser à la jeune génération “en leur parlant des choses qu’ils connaissent, mais aussi de celles qu’ils ne connaissent pas, en abordant les choses qu'on souhaite partager avec eux d'une manière un peu plus ludique sous la forme de jeu, ce qui les amène dans une logique participative intéressante sur le plan pédagogique pour qu'ils apprennent indirectement certains aspects et qu’ils se passionnent pour ce savoir”, a-t-il ajouté.
Cette réflexion sur l’identité n’est pas passée inaperçue. Et pour cause, la communauté marocaine en Suisse, selon lui, est '’particulière, car formée généralement des jeunes cadres qui ont un niveau d'éducation très élevé et qui sont tous préoccupés par la stratégie de transmission du savoir et des compétences”.
“Chaque fois que nous faisons une action, nous bénéficions de cette expertise du tissu social local, pour la construire sur des objectifs et avec une dimension de transmission de savoir structurée”, a-t-il expliqué.
Revenant sur le parcours et les défis de la FedMS, M. Qanadli a reconnu que la Fédération est encore au stade de “la petite enfance”, une “faiblesse” qui fait que “lorsqu’on est innovateur, on arrive avec un projet qui n'était pas forcément facile à comprendre de prime abord”.
“Il est vrai qu’aujourd'hui ne nous ne sommes pas en régime de croisière, mais je souhaiterais que l'année prochaine, on passe à une vitesse supérieure en termes d'inclusion de la diaspora et on se donne comme objectif cinq ans pour avoir une entière représentativité”, a-t-il promis, assurant que la Fédération œuvrera à une meilleure valorisation de chaque association dans le travail qu’elle fait.
L’entière représentativité suppose aussi de vaincre l’obstacle de la langue en optant sur la Darija comme vecteur de communication inclusif, a-t-il plaidé.
‘’Lorsqu’on communique en français, du fait que la plupart des associations sont issues de la Suisse romande, les gens venant de la Suisse alémanique ou italophone ne comprennent pas. Notre défi est de gagner plus en représentativité dans ces deux bassins linguistiques”, a-t-il relevé.