Lors de ce panel, placé sous le thème "Le rôle des médias dans la gestion des crises sanitaires en Afrique", les intervenants ont ainsi souligné le rôle de premier plan de l’AAHS en tant qu’institution dédiée à la promotion de la recherche et du développement dans le domaine des sciences de la santé en Afrique, avec l’ambition de devenir un Hub pour le développement de la santé à l'échelle continentale.
Dans ce sens, le Directeur Délégué de la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé, Youns Bjijou, a rappelé que l’Académie Africaine des Sciences de la Santé a vu le jour en novembre dernier à Dakhla avec pour ambition de contribuer activement aux efforts des pays africains visant à garantir une souveraineté sanitaire du continent.
Animée par une démarche d'intelligence collective, l'AAHS a pour mission principale de promouvoir une coopération Sud-Sud fédératrice et mobilisatrice pour une souveraineté sanitaire africaine, a assuré M. Bjijou, ajoutant qu'elle devra ainsi jouer un rôle clé dans la promotion de cette coopération Sud-Sud et le développement de solutions innovantes pour relever, main dans la main, les défis sanitaires auxquels l’Afrique est confrontée.
Revenant sur la gestion de la pandémie du Covid 19, le responsable a affirmé que le Maroc, sous le leadership éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a répondu présent à ses frères du continent pour partager son expertise en la matière, notant qu'au coeur de cette dynamique, les médias ont joué un rôle crucial notamment en matière d'harmonisation des différentes politiques mises en place par les pays en réponse à cette crise sanitaire.
M. Bjijou, qui a mis également en relief l'importance du renforcement du capital humain et de la formation continue, a souligné que l'AAHS est une institution dédiée à la promotion de la recherche et du développement dans le domaine des sciences de la santé en Afrique en misant sur l’excellence dans l’enseignement des sciences de la santé, et en proposant des formations adaptées qui répondent aux besoins du continent.
De son côté, Momar Diongue, Directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS), a salué l’ensemble des agences de presse de la FAAPA pour le lancement par la Fondation Mohammed VI des Sciences et de la Santé de l’Académie Africaine des Sciences de la Santé à Dakhla, la qualifiant d’"excellente initiative" résultante de la coopération Sud-Sud ayant permis la naissance d’une information dans le domaine de la Santé.
Il a également mis l'accent sur la nécessité de bien encadrer cette information pour la rendre fiable et sûre, d'où l'impératif d'être proactifs pour veiller à la circulation d'une information sûre et fiable, en particulier pour contrer le flux de désinformation et de manipulation en période de crises sanitaires.
Rappelant la période du Covid-19, M. Diongue a indiqué que les agences de presse avaient la mission de non seulement informer, mais aussi d'éduquer et de sensibiliser les populations quant aux comportements sanitaires à adopter, ajoutant qu'elles ont pu relever le défi de la lutte contre les fake news.
Pour sa part, Rainatou Euphrasie Véronique Adjami Barry, médecin chargé de mission au cabinet du ministre de la santé publique du Burkina Faso, s’est attardée sur les moyens de renforcer la communication et la collaboration entre les parties prenantes (médias, pouvoirs publics et populations) afin d’assurer la diffusion fiable et efficace de l’information scientifique et médicale en situation de crises sanitaires.
Elle a, en outre, souligné que les agences de presse africaines, par leur capacité à informer, sensibiliser, mobiliser et lutter contre la désinformation, sont des partenaires stratégiques.
En valorisant la communication scientifique et en investissant dans des solutions locales, a-t-elle estimé, l’Afrique peut non seulement répondre efficacement aux crises sanitaires, mais aussi poser les bases d’une souveraineté sanitaire durable, précisant que cela passe par l’engagement de tous : gouvernements, médias, société civile et citoyens.
Lui emboitant le pas, Semgue Samba Kone, président de l'Autorité nationale de la presse (ANP) de Côte d'Ivoire, a affirmé que le développement de la souveraineté sanitaire à l’échelle continentale représente un défi majeur qui interpelle toutes les forces vives du continent, dont les médias et notamment les agences de presse nationales.
De l'avis de M. Kone, les médias doivent œuvrer ensemble à relier des informations fiables, lutter contre les fake news et sensibiliser le public quant aux questions de santé publique, dans le cadre d’une approche de coopération et de développement commune.
Quant au directeur général de l'Agence de presse du Ghana (GNA), Albert Kofi Owusi, il a mis en avant la nécessité de former des journalistes spécialisés dans le domaine de la santé, en tant que secteur stratégique pour le continent, l'objectif étant de faire face aux situations épidémiques qui surgissent et de doter les journalistes des compétences nécessaires pour la diffusion d'une information scientifique fiable.
A cet égard, il a appelé à intensifier les formations au profit des journalistes dans les différentes filières relatives à la santé, dont la microbiologie ou la nutrition, notant l'importance de l'expérience pratique pour enrichir davantage les connaissances théoriques, de la formation et de la spécialisation en journalisme de la santé.
La 8è Assemblée générale de la FAAPA, placée sous le thème "Les agences de presse africaines, levier de promotion de la souveraineté sanitaire du continent", permet de jeter la lumière sur les voies de promotion et de renforcement de la souveraineté sanitaire africaine afin de mieux faire face aux chocs futurs.
Ce conclave de deux jours rassemble les Directeurs Généraux de plusieurs agences de presse africaines, aux côtés d’experts des médias et de la santé, ainsi que d’éminentes personnalités de divers horizons, avec comme point d'orgue les 10 années de création de la FAAPA, espace de réflexion sur l’avenir des agences de presse africaines et sur le rôle qu’elles doivent jouer au 21ème siècle, dans leurs diversités et leurs spécificités respectives.