"En offrant à nos concitoyens des informations précises et fiables, nous leur permettons de prendre en main leur santé et leur avenir", a soutenu Mme Thompson à l’ouverture de la 8e Assemblée générale de la Fédération Atlantique des Agences de Presse Africaines (FAAPA), tenue sous le thème "Les agences de presse africaines, levier de promotion de la souveraineté sanitaire du continent".
S’appuyant sur son expérience en tant que media lead dans la Cellule de Communication des risques et Mobilisation Sociale, dans le cadre de la Réponse nationale d’urgence contre la COVID-19 ainsi que du Plan de préparation aux urgences liées au virus Ebola en Sierra Leone, elle a souligné le "rôle vital" des médias en Afrique dans la préservation de la souveraineté en matière de santé publique.
"En Sierra Leone, la double crise de l'Ebola et de la COVID-19 a mis en évidence le besoin urgent de systèmes de santé souverains adaptés à nos défis uniques", a fait savoir Mme Thompson, estimant que la faiblesse des infrastructures de santé, aggravée par la désinformation, a amplifié l'impact de ces crises sanitaires.
En effet, selon elle, la COVID-19 a mis à nu des vulnérabilités en Afrique, non seulement dans les systèmes de santé, mais aussi dans les écosystèmes d'information, d’où le rôle crucial des médias pour combler ces lacunes.
Elle a, dans ce sens, expliqué que "la souveraineté en matière de santé n'est pas seulement une question de ressources, mais aussi d'autonomisation des personnes en les dotant des connaissances et des outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées en faveur de leur bien-être".
La Directrice générale de l’Agence de Presse de la Sierra Leone a, à cet égard, estimé qu’"une communication exacte, précise et culturellement adaptée constitue la pierre angulaire de la gestion des crises sanitaires", notant que les médias peuvent soit favoriser, soit entraver les efforts de promotion de la santé publique.
Réaffirmant que la souveraineté en matière de santé nécessite une approche multidimensionnelle, Mme Thompson a mis l’accent sur la nécessité d’investir dans une formation spécialisée, étant donné que les crises sanitaires exigent des journalistes compétents, capables d'interpréter les données épidémiologiques et de gérer les aspects éthiques des reportages.
De même, elle a plaidé pour la création de centres d'excellence pour le journalisme de santé dans toute l'Afrique dans le but de renforcer les capacités et l'expertise, ainsi que pour la diversification des partenariats entre les agences de presse, les autorités sanitaires et les acteurs communautaires.
Mme Thompson a également appelé à tirer profit des nouvelles technologies pour diffuser des informations fiables et culturellement pertinentes, et à intégrer la dimension du genre dans les stratégies de communication en matière de santé pour qu’elles tiennent compte du rôle des femmes en tant que dispensatrices de soins et responsables au sein de la communauté.
"Grâce à nos réseaux, à notre crédibilité et à notre influence, nous pouvons façonner des récits qui favorisent la résilience et la souveraineté sanitaire", a-t-elle soutenu, affirmant que les agences de presse africaines se doivent d’être à la hauteur de ces défis et de contribuer à édifier un avenir où chaque Africain pourra prendre des décisions éclairées en matière de santé.
Pour sa 8e Assemblée générale, la FAAPA s’est fixée comme objectif de jeter la lumière sur les voies de promotion et de renforcement de la souveraineté sanitaire africaine afin de mieux faire face aux chocs futurs. Plus que jamais, le développement de la souveraineté sanitaire à l’échelle continentale représente un défi majeur qui interpelle toutes les forces vives du continent, dont les médias, et notamment les agences de presse nationales.