S'exprimant lors du Forum africain de la Cybersécurité, la ministre a souligné que la genèse d'une nouvelle génération de professionnels aux compétences interdisciplinaires en matière de cybersécurité est de nature à promouvoir une transition numérique de confiance à même de faire face aux nouvelles menaces cybernétiques.
Citant à cet égard trois leviers essentiels à savoir la formation, la réglementation et la recherche scientifique, Mme Seghrouchni a expliqué que la stratégie Maroc digital 2030 s'articule autour de deux axes stratégiques, notamment la digitalisation du service public et la dynamisation de l’économie numérique, tout en s’appuyant sur un certain nombre de catalyseurs, dont la connectivité généralisée, le cloud hybride et de confiance en plus de compétences et experts pointus en digital.
Selon la ministre, la dynamisation de l’économie numérique nécessite la création d'un écosystème permettant de produire et de créer de la valeur mais aussi de l'emploi, en particulier des instituts chargés d'agréger la recherche, le développement et l’innovation avec les partenaires du gouvernement.
"Pour promouvoir un digital responsable, souverain et sûr, il faut investir, entre autres, dans l'intelligence artificielle et les objets connectés (IoT), en tant que technologies émergentes à même de permettre de sécuriser davantage les systèmes informatiques des usagers", a-t-elle dit.
L'IA est levier puissant pour bâtir l'avenir, en faisant de la cybersécurité une priorité absolue, a-t-elle relevé, mettant l'accent sur une collaboration panafricaine plus solide en la matière.
De son côté, le directeur général de l’Alliance Smart Africa, Lacina Koné (Rwanda), a salué le leadership de SM le Roi Mohammed VI qui a "placé la barre très haut" en matière de transformation numérique au Maroc, notant que le Royaume ne cesse de favoriser un environnement digital sécurisé pour tout le continent.
M. Koné a mis en exergue la souveraineté numérique en Afrique, notamment à l’ère de l'intelligence artificielle, la qualifiant d'"évolution et de révolution" en même temps, et d'opportunité pour l'Afrique en vue de sécuriser son écosystème digital.
"Grâce à sa population jeune, l'Afrique a beaucoup de chance pour s'aligner sur les nouveautés de la transformation numérique et l'IA, et ce à l’instar du Maroc qui a mis en place des infrastructures importantes comme le Centre international d'intelligence artificielle relevant de l'UM6P", a-t-il précisé, faisant remarquer que l'Afrique dispose de tout le potentiel pour devenir un leader mondial en la matière.
Organisé en exécution des Hautes Instructions Royales par la Direction Générale de la Sécurité des systèmes d'information (DGSSI), relevant de l'Administration de la Défense Nationale, cet événement qui se poursuit jusqu'au 5 février est marqué par la participation d'experts, marocains et étrangers, de hauts responsables gouvernementaux, des dirigeants d’entreprises, des professionnels de la cybersécurité, des chercheurs et des académiciens.
La cérémonie d'ouverture du forum, initié en partenariat avec Smart Africa, s'est déroulée en présence notamment du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, du ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi, du ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, de la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, ainsi que des présidents et représentants de Conseils de cybersécurité de plusieurs pays arabes et africains.