Le Maroc a été représenté lors de cette réunion de travail, initiée par le ministère ivoirien de l’Economie, du Plan et du développement, par M. Otmane Gair, président de l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH).
Ont pris part à cette rencontre, entre autres, des ministres, des responsables gouvernementaux, des représentants d’organisations internationales, des experts et des acteurs du secteur privé, ainsi que d’autres personnalités issues de plusieurs pays, dont la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Ghana, le Viêtnam, l’Inde et le Pakistan.
Cet atelier fait suite au Séminaire Gouvernemental sur le Programme National de Développement (PND) 2026-2030 en Côte d’Ivoire, organisé les 17 et 18 février dernier et au cours duquel, les participants ont été unanimes à souligner que l’une des orientations majeures était d’apporter des réponses concrètes et durables à la problématique d’un capital humain hautement productif ainsi que les moyens d’y parvenir.
Selon ses initiateurs, cet atelier de haut niveau est la traduction dans les faits des efforts déployés en vue de bâtir une stratégie de développement du capital humain, "pertinente", avec des choix stratégiques sectorielles, pour soutenir la croissance économique et promouvoir la prospérité sociale.
Intervenant à cette occasion, la ministre ivoirienne de l’Economie, du Plan et du Développement, Mme Nialé Kaba a, au nom du Premier ministre, Robert Beugré Mambé, rappelé que le PND 2026-2030 ambitionne de faire de la Côte d’Ivoire un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030.
Elle s’est félicitée de la croissance économique rapide enregistrée ces dernières années par son pays aussi bien en Afrique que dans le monde, notant que depuis 2011, la Côte d’Ivoire a mis en œuvre d’importantes réformes structurelles, et réalisé d’importants investissements socio-économiques.
Chiffres à l’appui, la ministre a relevé que les investissements dans les secteurs sociaux ont permis d’enregistrer des résultats tangibles qui se sont traduits par l’amélioration des indicateurs, insistant sur la nécessité d’optimiser le capital humain pour renforcer la croissance et le bien-être des populations.
Après avoir passé en revue nombre de difficultés persistantes malgré les performances réalisés dans moult secteurs, elle a fait savoir que la Côte d’Ivoire doit créer cinq millions d’emplois au cours des cinq années pour résorber le stock et le flux de jeunes entrants sur le marché du travail.
De son côté, la Directrice des Opérations à la Banque Mondiale, Mme Marie-Chantal Uwanyiligira, a souligné que la Côte d'Ivoire a déjà parcouru un long chemin en tant que moteur de la croissance en Afrique de l'Ouest, notant que ce pays accorde une importance cruciale à la question de l’accélération de la croissance économique.
Après avoir estimé que le capital humain peut être le moteur de cette ambition, elle a insisté sur la nécessité d’engager une réflexion commune et différenciée notamment, face aux multiples défis du monde actuel.
"Développer et utiliser pleinement le capital humain signifie s'assurer que, au moment critique de la vie d'un individu, il bénéficie des investissements et du soutien nécessaire pour réaliser pleinement son potentiel productif", a-t-elle dit.
De son avis, la nécessité de catalyser une nouvelle approche du capital humain est d'autant plus urgente si l'on considère les projections démographiques pour les 25 prochaines années, passant en revue une série d’expériences réussies par certains pays en matière de renforcement du capital humain et ce, grâce à une action commune basée sur la synergie des interventions et une implication de différents acteurs.
Les débats lors de cette rencontre se sont articulés autour de moult thématiques en rapport entre autres avec "l’importance du capital humain et des investissements dans les 2000 premiers jours de vie", "réduire la pauvreté des apprentissages", "la crise d’apprentissage et croissance économique", "l’amélioration des compétences des jeunes pour l’emploi", "développer une main d’œuvre qualifiée et protéger le capital humain", et "investir dans les compétences, protéger et utiliser le capital humain".