Paru chez "Editions En toutes Lettres" dans la collection "questions qui fâchent", ce livre traite de thématiques en lien notamment avec la liberté de religion, la peine de mort, l'égalité entre femmes et hommes etc.
Mme Lamrabet, également membre de l’Académie du Royaume, déconstruit dans son ouvrage ces questions à partir d’une double lecture : une lecture du droit humaniste et une lecture du référentiel religieux, défendant une justice égalitaire dans leur traitement.
Pointant du doigt la méconnaissance des principes universels ainsi que des textes religieux, la chercheure affirme que son livre n'offre pas des réponses définitives mais des alternatives en se basant sur les valeurs éthiques, en déconstruisant la lecture de l’universel et du religieux, a-t-elle indiqué lors d'une rencontre tenue dans le pavillon du Maroc au festival.
Ces questions font l’objet d’un profond débat au sein de la société civile, les universités et les milieux académiques, a affirmé Mme Lamrabet lors de cette rencontre animée par Book Club Le Matin.
Dans son ouvrage, plutôt que d'opposer le référentiel religieux à celui des droits humains, Mme Lamrabet invite à renouer avec une éthique et une spiritualité dont les fondements sont la recherche de la justice et le respect de la dignité humaines.
Dans une déclaration à la MAP, l'auteure a indiqué que son ouvrage intervient dans le sillage du débat en cours depuis plusieurs années au Maroc sur des questions récurrentes et sur les libertés fondamentales, tout particulièrement les libertés individuelles.
Il s'agit de questions qui sont au centre de l'attention de la société marocaine aujourd'hui, a-t-elle affirmé, en notant que son livre requestionne aussi bien les principes universels que le référentiel religieux, soit la dualité entre la tradition et la modernité.
"Entre tradition et modernité, le Maroc est en train de chercher son modèle", a relevé l'essayiste, affirmant proposer des alternatives pour dire que le référentiel traditionnel ne peut pas être incompatible avec les valeurs universelles.
Le Maroc participe cette année au festival du livre de Paris en tant qu’invité d’honneur avec un pavillon qui s’étend sur 330 m² offrant une programmation aussi riche que variée, avec 28 rencontres sur l’espace conférences, 16 panels sur des thématiques littéraires et sociétales, 10 présentations de livres, 2 performances artistiques (slam et théâtre), ainsi qu’un panel international sur le "Destin atlantique France-Maroc", en rapport avec la thématique de cette année "la mer".
Au menu figurent également la projection d’un documentaire sur « Le caftan marocain : un voyage à travers les mains de ses artisans », des activités jeunesse avec 15 ateliers (tissage créatif, zellige, quizz) et un conte musical (Le voyage de Pois Chiche), outre trois rencontres rendant hommage à des figures emblématiques de la littérature marocaine : Driss Chraïbi, Edmond Amran El Maleh et Mohamed Khair-Eddine.